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François Hollande au Qatar : voyage normal pour Président normal

Avant de se rendre en Jordanie, François Hollande a passé 48 heures au Qatar. C'était sa première visite dans cet émirat depuis son élection à la Présidence de la République. Visite tout aussi économique que diplomatique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le voyage de François Hollande au Qatar (accompagné de 5 ministres et 46 chefs d'entreprises), c'est le voyage normal d'un Président normal. Oubliées les critiques émises par l'opposition socialiste de l'époque, celle où Nicolas SARKOZY était comparé au grand Satan sacrifiant l'intégrité de la France sur l'autel des intérêts commerciaux et expansionnistes du richissime émirat.
Le Qatar est aujourd'hui l'incontournable partenaire économique de toute nation occidentale en mal de croissance et d'investissements. Intérêts bien sentis : d'un côté ceux de la France (4ème partenaire économique européen du Qatar derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie), de l'autre, l'intérêt de l'Emirat notamment dans la perspective de la coupe du monde de football en 2022. Dix ans pour construire les infrastructures et maîtriser la sécurité intérieure.


Tout cela augure de donc de beaux contrats...*

Pendant les deux jours de sa visite, François Hollande a eu beau se départir de la "diplomatie de contrats" dénoncée chez son prédécesseur, il a montré sa volonté de maintenir, voire renforcer, les liens diplomatico-économiques avec Doha. Il faut dire que, outre l'avion de combat Rafale de Dassault ou les 75% de matériels militaires déjà achetés à la France, les opportunités sont nombreuses en matière : d'énergie, de développement urbain, d'immobilier ou de transports. De l'autre côté, le Qatar en France, ce sont déjà 12 milliards d'euros d'investissements avec le PSG, les sacs Le Tanneur, l'hôtellerie de luxe, le Virgin des Champs Elysées, le Printemps, le Martinez à Cannes. Et puis les participations dans les entreprises : 13% au capital de LAGARDERE, 7% dans les bains de Mer de Monaco, 6% de Vinci, 5% d'EADS, 4% de TOTAL ou 1% de LVMH.

Doha se dit prêt à investir 10 milliards d'euros supplémentaires en France

C'est un jeu donnant-donnant qu'il convient d'entretenir mais pas à n'importe quelles conditions. Ses conditions, François Hollande les a posées en ventant les mérites de la réciprocité dans les relations économiques : confiance, respect, transparence. Fini la polémique sur les 50 millions d'euros investis en banlieue. Le tout sera fondu dans un nouveau dispositif de 300 millions géré par la Caisse des Dépôts au profit des PME. Ces investissements iront où la France décidera de les affecter. Cette contrainte n'a visiblement pas posé problème à l'Emir qui abdiquera dans quelques jours au profit de son fils. Au pays de l'or Noir, tout est réfléchi sur le long terme. Paris espère en la continuité de ce pouvoir par le jeune prince héritier très francophile. En quelque sorte l'histoire normale d'une relation... normale.

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