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Fnac - Darty, l'affaire serait dans le sac

Après une semaine folle de surenchères, la bataille qui oppose la Fnac à Conforama pour acheter Darty pourrait être arrivée à son terme. Tout porte à croire que l’agitateur d’idées va remporter la mise
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (illustration prétexte © Maxppp)

Les jeux ne sont pas faits mais l’affaire est en bonne voie pour Alexandre Bompard, le patron de la Fnac, et ses équipes qui travaillent jour et nuit sur cette opération avec les banques Société Générale, Crédit Agricole et Natixis.

L’offre publique d’achat est ouverte jusqu’au 11 juin et les négociateurs doivent encore déposer officiellement leur offre auprès des autorités boursières de Londres où est coté Darty, ce qui sera chose faite dans les prochaines semaines

Qu’est-ce qui permet de dire que l’avantage est à la Fnac ?

Après une féroce bataille face à Conforama – en réalité sa maison-mère germano-sud-africaine Steinhoff qui est à la manœuvre –, le distributeur de produits culturels et d’électronique a annoncé mardi soir avoir porté sa participation à 29,7% du capital de Darty, ce qui le place désormais premier actionnaire du groupe d’électroménager.

Elément réellement nouveau : la Fnac a reçu le soutien « irrévocable » de deux importants fonds d’investissement qui lui apportent leurs titres. Bilan : Fnac se retrouve aujourd’hui actionnaire de près de 52% de Darty.

Donc sauf surprise de dernière minute (renoncement des fonds en question ou surenchère astronomique de Conforama), Fnac peut se considérer virtuellement propriétaire de Darty.

 

Après cette dernière offre de la Fnac, Darty est valorisée 1 milliard 160 millions d’euros

Ce prix est celui de l’ambition de la Fnac, groupe moribond il y a encore à peine 5 ou 6 ans. Il lui faut gagner des avantages concurrentiels face aux géants de la distribution sur internet Amazon, Cdiscount ou eBay.

Pour la Fnac, l’objectif est multiple : se renforcer dans la vente d’objets connectés, l’électronique, le petit électroménager face à la baisse des produits culturels ; renforcer les synergies – les économies – dans l’achat des produits de base comme les téléviseurs et les autres petits matériels ; optimiser les coûts dans les transports et la logistique ; élargir la vente de la billetterie à l’enseigne Darty.

Une stratégie moins évidente pour Conforama à ce stade de la compétition. Confo voit en Darty l’occasion de développer plutôt la vente de literie. Ce secteur tourne bien en France. Le mal de dos chronique des français pousse ces derniers à recherchent des sommiers de qualité et Conforama est leader français de la distribution de literie.

 La FNAC a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

 Un milliard 160 millions pour Darty, contre 700 millions proposés au départ… la FNAC a obtenu un crédit de 950 millions d’euros auprès des banques qui l’accompagnent. Il lui sera probablement difficile d’obtenir plus.

Quant à Conforama, pour développer son offre de literie, l’enseigne est en train d’essayer de mettre la main, aussi, sur Cauval (matelas Dunlopillo, Tréca, Simmons). Difficile de courir plusieurs lièvres à la fois.

Et s’il ne reprend pas Darty, Confo pourra jeter son dévolu sur d’autres enseignes prestigieuses comme la Compagnie du Lit ou la Maison de la Literie … mais là, c’est une autre lutte qui commencerait avec l’autre grande enseigne BUT. Peut-être un autre feuilleton en perspective.

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