FagorBrandt veut croire en son avenir
La mise en redressement judiciaire va permettre à FagorBrandt de rechercher des solutions pour poursuivre l'activité. Le délai de trois mois renouvelable va être mis à profit pour trouver des fonds auprès des banques, voire un repreneur. A ce jour, le remboursement des dettes de l'entreprise est gelé et les salaires sont garantis jusqu'à la fin de l'année pour les 1800 employés.
Rien n'est perdu car FagorBrandt, c'est aujourd'hui 14% du marché de l'électroménager en France avec des marques aussi connues et appréciées que Vedette, De Dietrich, Thomson ou Sauter, entre fours et machines à laver.
De quoi souffre exactement FagorBrandt ?
La coopérative espagnole Mondragon, maison-mère (cinquième fabricant européen d'électroménager) va déposer le bilan. L'activité est en chute libre depuis 2009 et sa dette atteint 800 millions d'euros. Elle est positionnée sur un marché de renouvellement et non pas d'équipement. C'est le cas partout en Europe. En période de crise, non seulement on achète moins d'électroménager et on le renouvelle moins. Quant au vaisseau amiral en Espagne, il a pris de plein fouet la crise de l'immobilier. Moins de logements, c'est moins d'équipement vendu. Difficile de tenir face à une chute d'activité de 70%.
Enfin, il y a la concurrence. D'un côté les allemands (Bosh et Miel notamment) qui ont les reins suffisamment solides pour vendre du haut de gamme en baissant les prix. De l'autre côté les low cost asiatiques, le bas de gamme, qui se vend mieux. FagorBrandt se situe au milieu (le moyen de gamme) avec des coûts de production et des prix de vente incompressibles.
Une des solutions serait une reprise. Est-ce possible dans le contexte actuel ?
Une reprise par un concurrent du même calibre (moyen de gamme mais plus compétitif) est possible. On peut penser au suédois Electrolux, l'américain Whirlpool ou le coréen Samsung. Délestée de sa branche polonaise et marocaine, FagorBrandt est une proie facile. L'hypothèse la plus douloureuse pour les salariés serait un rachat par un groupe asiatique dont on connaît les méthodes expéditives.
Mondragon est une coopérative. N'est-ce pas finalement ce modèle qui est remis en cause ?*
C'est l'une des questions, effectivement. Le monde coopératif la rejette. Mondragon a été créée dans les années 50 par un prête basque soucieux de donner du travail aux habitants de la ville de... Mondragon, dans le Nord de l'Espagne (entre San Sebastien et Bilbao).
Depuis, la petite structure est devenue un conglomérat international implanté dans une vingtaine de pays et employant plus e 80.000 personnes. Peut-être trop gros pour, dans le contexte concurrentiel actuel, assumer le modèle coopératif qui repose sur une grande autonomie de gestion. Ce qui est possible au niveau national l'est-il à l'échelle internationale ? Le contraire du "too big to fail" – "trop grand pour échouer" – en vigueur dans le monde capitaliste et ultra financiarisé anglo-saxon.
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