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Europe spatiale : Ariane 6, sinon rien

Les vingt pays membres de l’Agence spatiale européenne ont rendez-vous ce mardi à Luxembourg pour donner, normalement, le coup d’envoi à Ariane 6, la fusée destinée à remplacer sa cadette Ariane 5. La réunion est présentée comme capitale.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Décollage d'une fusée Ariane à Kourou © Maxppp)

Le patron d’airbus, Tom ENDERS, parle de l’écriture d’un nouveau chapitre de l’histoire spatiale européenne. Cette réunion de l’ESA aujourd’hui est du même niveau que celle qui, en 1985, lançait le programme Ariane 5, lors d’une conférence ministérielle à Rome.

La récente mission Rosetta et de son robot européen Philae a été un véritable succès en prouvant l’extrême performance de l’Europe spatiale. Le rendez-vous Ariane 6 ne doit pas être raté.

 

Pourquoi une nouvelle fusée ?

 

Ce nouveau programme est indispensable pour permettre justement à l’Europe de conserver sa place dans la course aux lancements de satellites à horizon cinq ou six ans. A l’échelle de la technologie et de l’espace, 2020, c’est demain. Il y a notamment la nouvelle propulsion électrique des satellites qui remplace le carburant et rend les outils lancés beaucoup moins lourds.

Si elle est jugée fiable, la précédente Ariane 5 est désormais trop chère face à la concurrence. En face de nous il y a « Space X », la société californienne du milliardaire Elon Musk qui, soutenu par la NASA, a lancé son premier satellite commercial il y a tout juste un an, provoquant un véritable électrochoc en Europe. Il y a aussi le japonais Mitsubichi Heavy, la diversification possible de l’Américain Atlas, sans oublier les ambitions indiennes dans le secteur. Les européens ont peut-être perdu du temps dans ce dossier.

 

Pour quelles raisons ? Industrielles, techniques, politiques, budgétaires ?

 

C’est un cocktail. Nos partenaires allemands, pour ne citer qu’eux, ont rechigné avant de soutenir le principe d’Ariane 6. Mais Berlin fait clairement savoir qu’elle attend le même geste dans l’autre sens sur des questions restant en suspend comme l’avenir et le financement de l’ISS, la station spatiale internationale, pour aller vers Mars et la Lune. Même requête pour le partage des travaux sur Ariane 6 – une enveloppe de 3 milliards d’euros, compliquée en période de disette budgétaire.

Donc, ce n’est pas gagné mais tout le monde a intérêt à se mettre d’accord. Espérons que le plan Juncker qui vient d’être présenté à Bruxelles pour relancer l’investissement sur le Vieux continent participera de cette dynamique générale. Ariane 6 est l’exemple parfait du projet industriel de demain.

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