Pourl'instant, ce sommet présenté comme crucial (une nouvelle fois) cristallisetoutes les bonnes intentions mais les positions des uns et des autresparaissent encore trop éloignées pour laisser entrevoir le moindre accord avantle week end. Trois points d'achoppementdemeurent sur les plans financier, politique et stratégique. Sur le planéconomique et financier, les plus grandes inquiétudes concernent désormais lesbanques espagnoles (la note de 28 d'entre elles vient encore d'être dégradée)et pour lesquelles Madrid a demandé hier officiellement l'aide des autrescapitales européennes. A l'heure où nous parlons, il semblerait que legouvernement espagnol projette de faire peser une partie du plan deredressement aux détenteurs d'actions... les marchés y voient un risque pesantsur le secteur privéVous disiez que les marchés sont également inquiets dela tournure politique des événements...Les bisbilles entre Paris et Berlin demeurent... on voit malcomment le couple peut se rabibocher d'ici jeudi sur les principaux points declivage comme la perspective d'union bancaire que réclame la France contrel'avis de l'Allemagne. Et même si lasemaine dernière, tout le monde est tombé d'accord sur un plan de 130 milliardsd'investissements, les marchés se demandent quelle politique de relance nousvoulons exactement. Là encore, les divergences de vues au sein du couplefranco-allemand sont importantes. S'il s'agit d'utiliser les 130 milliards pourfaire de grands travaux dont les fruits ne pourront être cueillis qu'à long etnon à court terme : les marchés disent niet. Ils veulent des mesures dontles effets sont palpables à court terme.Des marchés également échaudés par les derniers développements,en Grèce notamment... ? Athènesaurait menti à ses partenaires européens au cours des deux dernières années encontinuant de recruter quelque 70.000 fonctionnaires alors que le mot d'ordreétait le régime sec pour les finances publiques... et puis, cerise sur legâteau : Chypre est devenu hier le cinquième pays à demander l'aide de sespartenaires européens... la restructuration du secteur bancaire grec acoûté 4 milliards d'euros aux banqueschypriotes... Ce SOS lancé par Chypre est peut-être l'élément de trop... le paysprend la Présidence de l'Union européenne le 1er juillet... tout cela est du plus mauvaiseffet.