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Eurogroupe, encore un Président consensuel

L'Eurogroupe a un nouveau Président depuis hier soir. Après 8 ans passés à la tête des 17 pays membres de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a cédé la place au tout nouveau ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, qui va devoir gagner en notoriété.
Article rédigé par franceinfo
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"Quasi inconnu" est un doux euphémisme pour qualifier ce quadragénaire, ministre dans son pays depuis à peine trois mois.

Une nouvelle fois, l'Europe a décidé de jouer le consensus. Selon le Wall Street Journal, à côté de Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Europe, Herman Van Rumpy, est une véritable star de cinéma. C'est dire ! Et encore, le journal américain a eu la délicatesse de ne pas faire de comparaison avec Catherine Ashton, Madame politique étrangère de l'Union européenne, dont le charisme est proportionnel à l'absence de visibilité sur la scène internationale.

Une fois encore donc, l'Eurogroupe a su trouver un nouveau Président ultra consensuel, répondant à tous les canons requis par une Europe malade de ses divisions politiques et désireuse de ne pas faire de vague en interne : le pays du nouvel impétrant est noté AAA ; c'est un social démocrate (comme le gouvernement français), mais surtout, c'était le candidat de la chancelière allemande Angela Merkel.

Même notre ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici n'a pas réussi à s'imposer. Excepté la Banque Centrale Européenne avec Jean-Claude Trichet puis Mario Dragui, l'Europe ne sait pas – et ne veut pas – s'imposer des hommes ou des femmes à poigne, quitte à perdre en crédibilité vis à vis de nos interlocuteurs ailleurs dans le monde.

En Europe, les chantiers ne manquent pas.  Jeroen Dijsselbloem devra notamment rétablir la confiance dans la zone euro.

Il lui faudra d'abord continuer à équilibrer la présidence entre pays d'Europe du Nord et ceux du Sud ; équilibrer consolidation budgétaire et soutien à la croissance ; bref, arbitrer de manière diplomatique entre les visions française et allemande de l'avenir européen.

Il y a fort à parier que son action soit bridée jusqu'au renouvellement du Bundestag en Allemagne dans huiit mois. Si l'UE semble s'éloigner de la crise, rien n'est réglé en Grèce, tout reste à faire en Espagne et au Portugal. Et puis les pays de la zone euro freinent des quatre fers pour accorder un plan d'aide à Chypre de peur de retomber dans le bourbier grec.

Le challenge est lourd, le défi passionnant. On lui souhaite bon courage.

 

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