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Energies renouvelables : moins de subventions, plus de concurrence

La Commission européenne a adopté ce mercredi de nouvelles règles pour le financement de l'énergie en Europe. Ce sujet est très sensible car il concerne les énergies vertes.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

"L'heure est
venue pour les énergies renouvelables d'entrer sur le marché !
" Tout
est dit dans cette phrase du commissaire européen à la Concurrence Joaquim
Almunia. Elle résume l'esprit du texte adopté ce mercredi par la Commission
européenne
.

Les nouvelles lignes
directrices pour le financement de l'énergie au sein de l'Europe prévoient la
suppression, à terme, du système de subventions qui sera progressivement
remplacé par un processus d'appels d'offres
. Deuxième axe : les Etats membres
pourront continuer à exonérer de la contribution au financement des
renouvelables les industries très consommatrices d'énergie
(notamment les
secteurs de la chimie, la métallurgie, le papier et la céramique).

Pourquoi la
Commission décide de changer la règle

Les raisons sont
d'ordre juridique, économique et bien sûr politique. D'abord le juridique. Jusqu'à
présent, la stratégie climatique de Bruxelles autorisait les aides publiques
aux énergies vertes
, autrement dit un régime dérogatoire aux règles de la
concurrence qui interdit justement aux Etats de subventionner tel ou tel
secteur. C'est à cette exception que Bruxelles veut mettre fin .

Le deuxième argument
découle directement du premier : ces dernières années, les subventions versées
par les Etats aux énergies renouvelables ont coûté très cher aux caisses
publiques et donc au contribuable
, pour des résultats bien minces.

A l'heure où tous les
pays cherchent à faire des économies, la question des subventions publiques devient
problématique, sans compter les effets de distorsion de concurrence . Il faut
savoir que la composition de ce que l'on appelle le "bouquet
énergétique" (c'est-à-dire le choix des sources de production
d'électricité) est une compétence nationale. Chaque Etat tient à garder la
liberté de fixer la part de chaque composante.

Garder
des prix à un bas niveau

Actuellement, le prix
du marché de l'électricité traditionnelle fournie en France est de 45 euros par
gigawat produit. Pour l'éolien, ce prix monte à 65-75 euros et pour le solaire
à 90 euros, soit le double du conventionnel . On voit l'impact sur la facture
finale du client comme vous et moi. Le but de Bruxelles est de réintégrer
l'électricité verte dans les mécanismes de marché pour faire jouer la
concurrence et donc les prix
.

Vive réaction des
partisans des énergies renouvelables

Ils dénoncent
l'influence des Etats dont les industries polluent. C'est le cas de l'Allemagne.
Les allemands polluent plus aujourd'hui qu'hier en recourant au charbon après
avoir arrêté le nucléaire
. Les promoteurs des renouvelables craignent aussi que
le système de marché écarte de facto les petits acteurs comme les coopératives .

Bruxelles ravive le
débat qui va très vite remettre sur la table la question du mix énergétique
réputé moins coûteux
(le mélange de différentes sources de production d'énergie
dont le nucléaire, et à terme probablement le gaz de schiste). Mais nous n'y
sommes pas encore. Pour l'instant, il va falloir faire avec les nouvelles
règles européennes qui entreront en vigueur dès le 1er juillet
, dont l'ouverture
totale à la concurrence en 2017.

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