Dette et compétitivité, les deux points faibles de la France selon Bruxelles
Bruxelles n'a pas inventé l'eau chaude et ne fait qu'appuyer là où ça fait mal. Fallait-il attendre ce énième rapport pour apprendre que la France a vu ses part de marché mondiales diminuer de près d'un quart au cours de la dernière décennie ? Non! Que cela soit dû à une perte de compétitivité, faute d'innovation face à nos principaux concurrents internationaux ? Non plus. Quant à l'autre problème identifié - celui du poids de la dette publique - là encore, rien de nouveau. La Commission européenne dit que ''la France fait face à des déséquilibres macroéconomiques sérieux, qui ne sont pas excessifs, mais qui doivent être jugulés''. Et bien banco, allons-y.
Facile à dire, moins facile à faire...
La vraie question est de savoir comment on réduit la dette sans anémier la croissance. Le débat a été relancé ces dernières 24 heures par les ministres Arnaud Montebourg, Cécile Duflot et Benoît Hamon, partisans de moins d'austérité, et qui ont été très vite recadrés par le Président de la République : on ne remet pas en cause la politique actuellement conduite (François Hollande réfute le mot "austérité"). Un peu de dette ça va, trop de dettes bonjour les dégâts. C'est un peu comme le bon et le mauvais cholestérol. Aujourd'hui, les entreprises continuent de payer des charges pour financer une dépense publique qui ne fléchit pas. Cette situation ne peut pas durer mais le gouvernement n'a toujours pas dit comment il procèderait précisément pour remplir ses objectifs budgétaires.
Concrètement, comment relancer la machine économique dans ces conditions ?
En jouant sur 2 leviers au moins : le plan intérieur et le plan européen. Sur le plan strictement français, n'en déplaise aux Cassandre, la production industrielle est légèrement repartie en février (+0.7%). Et bien il faut accompagner tous ces secteurs : arrêter de les taxer et les surtaxer, en d'autres termes : adopter une politique fiscale intelligente. moins étouffer pour redonner de l'oxygène. Et puis l'autre axe, c'est l'Europe. Un pays comme l'Allemagne a aujourd'hui les moyens de nous aider en achetant nos produits plutôt que de penser à elle-même. C'est loin d'être gagné mais si l'Europe ne joue pas collectif et solidaire, si Bruxelles ne s'y engage pas, la Commission pourra continuer éternellement à appuyer là ça fait mal.
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