Danone dégraisse pour mieux rebondir
Cest justement pour le groupe Danone que l'expression a été inventée il y a une dizaine d'années. En 2001, le groupe dirigé par Franck Riboud est contraint d'engager un plan social : près de 2000 emplois emportés par une restructuration de la branche biscuits, six usines fermées... boycott des produits Danone mais l'entreprise s'en relèvera. Alors "licenciements boursier" aujourd'hui avec les 900 cadres touchés dont 236 en France ? Pas si sûr ! Certes, Danone est sous pression de l'actionnaire activiste américain Nelson PELTZ qui détient 1 petit % du capital, mais quand on regarde le calendrier de travail, on s'aperçoit que le groupe a commencé à réfléchir à son plan avant même de constater la présence de Nelson PELTZ au capital. (Je rappelle qu'en vertu des règles capitalistiques françaises, toute personne qui monte au capital d'une entreprise n'est pas obligé de le signaler immédiatement. Elle achète des parts et se fait connaître ensuite) L'américain a fait savoir qu'il était là en novembre alors le plan de Danone avait déjà germé face aux signes de faiblesses de l'économie européenne. De toute façon, avec ou sans PELTZ, la restructuration était inéluctable.
A vous entendre, Danone a tiré les leçons du passé ?
C'est l'exemple type de la gestion réussie d'une nécessaire restructuration : on prend les mesures qui s'imposent en évitant au maximum la casse sociale. Avec un chiffre d'affaire de 20 milliards d'euros, le groupe se porte bien mais uniquement grâce à ses activités en Asie, en Russie et aux Etats-Unis. Par contre, c'est la cata en Europe, plombé notamment par l'Italie et l'Espagne. Pour la direction du groupe : hors de question de se dire que l'activité extra-Européenne compensera la récession sur le Vieux Continent : il faut agir tout de suite, nettoyer, pour réinvestir et redécoller.
Reste que 900 personnes se retrouvent sur le carreau !
Mais vous remarquerez que l'on n'a pas entendu Arnaud Montebourg. A Bercy et à Matignon on doit pousser un ''ouf'' de soulagement : pas de dégraissage dans les usines... seuls les cols blancs sont concernés (reclassements internes, mobilité, plan de départs volontaires, etc...) : l'encadrement et la gestion mais pas les ouvriers. On ne touche pas à l'outil de production car c'est grâce à lui que l'on va rebondir. DANONE va rationaliser son management sur 2 ans, mutualiser les moyens pour reconquérir le marché européen... C'est cette stratégie de long terme que les marchés financiers ont salué hier et rien d'autre.
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