Crise de la dette : après la Grèce, l'Italie...
STANDARD & POOR'S abaisse d'un cran ( de A+ à A) ses notes de crédit et conserve une perspective négative sur l'évolution de l'activité économique de l'Italie. L'agence de notation redoute les incertitudes politiques qui touchent le pays. La fragilité de la coalition BERLUSCONI est susceptible de restreindre les capacités du pouvoir en place à Rome de réagir de manière cohérente et efficace à la crise. L'Italie est aujourd'hui endettée à hauteur de 1.900 milliards d'euros, c'est à dire 120% de son Produit Intérieur Brut (la richesse nationale)... et le plan de rigueur annoncé la semaine dernière n'a pas convaincu.
Cette dégradation de la note de l'Italie alimente un peu plus les craintes de contagion de la crise en Europe... et ce, au moment où les bailleurs de fonds de la Grèce négocient avec Athènes un nouveau plan d'économies...
La Grèce a plus que jamais le couteau sous la gorge... si elle veut que la Troïka FMI BCE et UNION EUROPEENNE dégagent les 8 milliards nécessaires pour éviter la faillite en octobre. Le déficit grec s’est accru de 22% au cours des huit premiers mois de l’année... pour faire simple : la Grèce continue à dépenser plus qu’elle ne gagne. Une téléconférence a réuni hier soir tous les protagonistes et il semblerait qu'un accord soit très proche... une nouvelle réunion téléphonique est prévue ce soir. La troïka impose à la Grèce ce qu'il est désormais convenu d'appeler les "quinze commandements" de la dernière chance... on y trouve notamment une réduction importante du nombre de fonctionnaires, des efforts à imposer sur les retraites des agriculteurs et une poursuite des privatisations.
Ne serait-il pas plus simple d’effacer purement et simplement la dette grecque pour repartir à zéro ?...
Faire tabula rasa... c’est ce que Dominique STRAUSS KAHN a proposé dans un grand élan de bravoure dimanche soir sur TF1… il est quand même très étonnant - pour ne pas dire ahurissant - d’entendre celui-là même qui, il y a quelques mois encore, se targuait d’avoir mis en place le plan de sauvetage de la Grèce en tant que patron du FMI tenir de tels propos aujourd’hui.
La situation paraît quand même désespérée aux yeux de beaucoup d’experts !
C’est vrai que la Grèce menace de sombrer mais c’est faire fi des efforts que l’Europe multiplie pour éviter la catastrophe. Et puis, DSK ne l’ignore pourtant pas : effacer l’ardoise grecque aujourd’hui, ce serait devoir le faire aussi demain pour des pays comme l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne… aujourd'hui l'Italie... cet effet contagion, l’Europe ne pourrait pas le supporter et exploserait – financièrement – en plein vol. Finalement, à quelque chose malheur est bon... cette dégradation de la note italienne cette nuit crédite plus que jamais l'idée selon laquelle il ne faut absolument pas lâcher le pays béni des dieux.
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