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Chômage : quelques idées en faveur de l'emploi

Depuis le temps qu'on en parlait, c'est désormais officiel : la barre des 3 millions de chômeurs est dépassée en France, 5 millions toutes catégories confondues. Tous les pays européens ne sont pas logés à la même enseigne. Regard sur ces pays où les politiques de l'emploi fonctionnent.
Article rédigé par franceinfo
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Prenons les exemples de l'Autriche, des Pays-Bas et de l'Allemagne. Taux de chômage en Autriche : à peine plus de 4% de la population active. Vienne est la capitale de la ''flexisécurité'' : de la flexibilité dans les règles du travail et de la sécurité pour les employés. Le licenciement est libre, sans motif, mais le salarié qui se retrouve sans emploi est sérieusement accompagné : formation garantie, mobilité favorisée... rares sont les chômeurs autrichiens stressés par la peur du lendemain. Deuxième exemple : les Pays-Bas. Depuis le début de la crise, le gouvernement met le paquet sur la lutte contre le chômage des jeunes. Les régions développent des partenariats avec le monde éducatif, les jeunes en échec scolaire sont contraints de retourner sur les bancs de l'école. Le taux de chômage de cette population aux Pays Bas est de 9% contre 23% en France. Et puis l'Allemagne. La règle y est celle du chômage partiel (en cas de baisse d'activité, le salarié est mis en formation mais ne quitte pas le marché de l'emploi). Baisse de salaires et du temps de travail ont permis de sauvegarder 40% de l'emploi outre-Rhin. On pourrait citer également le Danemark, le Canada et l'Australie. Les exemples sont légions.

La France peut-elle appliquer de telles mesures ?

Notre culture ne colle pas à ces modèles d'économies libérales, qui, à condition d'être régulés, portent pourtant leurs fruits (Libéral n'est pas un gros mot). Dans ces pays, les questions sociales se règlent en dehors de l'Etat : le dialogue syndicats / patronat y est beaucoup plus fluide qu'en France où chaque camp s'arcboute sur ses positions. A-t-on tout essayé pour lutter contre le chômage ? Contrairement aux idées reçues : non !  Regardez la formation professionnelle. Des branches entières sont aujourd'hui en capacité d'offrir des emplois mais ne reçoivent pas assez de cv. A tord, la France considère l'apprentissage comme une filière dévalorisante. On ne sait pas réorienter les chômeurs vers les secteurs d'avenir, et puis est-on prêts à lever le tabou du CDI protégé face au CDD précaire ? Moins de protection mais plus d'emplois... cette évolution est incontournable. Autant s'y préparer dès maintenant.

La France est-elle donc condamnée à voir le chômage progresser ?

Cessons de se passer la patate chaude et de renvoyer systématiquement aux prédécesseurs la responsabilité du chômage. Discours stérile. Considérons plutôt la réalité : la France n'embauchera pas sans baisser les charges de ses entreprises ; sans fluidifier les relations au travail entre jeunes et séniors (c'est le rôle des contrats de génération que met en place l'actuelle majorité et c'est tant mieux). Un jeune que l'on ne prend pas en charge aujourd'hui coûtera beaucoup plus cher demain. La lutte contre le chômage ne se réglera pas dans les querelles statistiques mais grâce à des décisions courageuses qui permettent à l'économie de se développer.

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