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Chômage : le paradoxe des offres d'emplois non pourvues

Le chômage a donc légèrement reculé en janvier. Une polémique revient régulièrement sur les offres d’emplois non pourvues, c’est à dire les postes qui ne trouvent pas preneurs. Sacré paradoxe à l’heure où la France compte 3 millions et demi de chômeurs.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (banderole le 1er mai 2014 © Maxppp)

Polémique, effectivement. On se souvient des chiffres avancés par François Fillon en 2004, par Nicolas Sarkozy en 2008, plus tard par Jean-François Copé… des chiffres souvent utilisés pour stigmatiser ces personnes qui préfèrent rester à la maison en bénéficiant de confortables prestations plutôt que d'aller mouiller la chemise. Même François Hollande évoquait le sujet en juin 2013, évoquant, lui, le manque de qualification de trop nombreux chômeurs.

 

Qu’en est-il dans les faits ? Mythe ou réalité ?

 

Il y a chaque année en France, grosso modo, 20 millions de recrutements. Attention, recrutement ne veut pas dire automatiquement création d’emploi : il y a des remplacements, des postes qui disparaissent, d’autres qui apparaissent, etc.

En base constante, les offres d'emplois non pourvues ne représentent que 1 à 2% de cette masse globale, ce qui relativise nettement le propos.

Ensuite, il s’agit de flux et non de stocks. C’est à dire qu’au moment où les chiffres sont publiés, ils sont déjà périmés : une entreprise qui offrait un emploi il y a quelques mois a pu, entre temps, trouver le candidat ou corriger ses ambitions.

Si l’on s’en tient aux chiffres de Pôle emploi sur 2012 : 460.000 offres d’embauches n’étaient pas satisfaites. En 2009 on était à 290.000... Mais, encore une fois, à prendre avec des pincettes.

 

Est-ce vrai dans tous les secteurs d’activité ?

 

Au palmarès des recrutements les plus difficiles figurent les traditionnels emplois à domicile... les aides ménagères... mais il manque aussi des ingénieurs, des cadres en recherche et développement.

Et puis il ne faut pas cacher le découragement auquel poussent certaines entreprises en étant, soit trop exigeantes, soit opportunistes face à la conjoncture dégradée : il sera toujours difficile pour un bac +4 ou +5, avec de l’ancienneté professionnelle, d’accepter un retour à l’emploi payé au Smic.

Donc d'un côté, il faut mieux accompagner le chômeur, de l'autre, améliorer les politiques salariales. C’est l’affaire de tous, responsabilité partagée.

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