Ça plane pour Airbus
Si les branches défense et espace d'Airbus Group (le nouveau nom d'EADS) s'apprêtent à connaître une profonde restructuration avec près de 6000 suppressions d'emplois, la filiale avions civiles a, elle, vraiment tourné le dos aux années 2005-2007, annus horribillis qui remontent en réalité en 2003 et la disparition de Jean-Luc Lagardère alors Président d'EADS. Le groupe perdait un pacificateur à l'interne et une crise de confiance, notamment entre les dirigeants français et allemands du groupe, avait rapidement mué en crise de croissance.
Depuis, le projet industriel a remplacé la querelle. Finies les années noires. Boeing domine Airbus en termes de livraisons mais l'européen reprend donc le dessus avec les commandes... qui dit commandes, évidemment, dit avenir.
Pourquoi ça marche aussi bien pour Airbus ?*
Comme le dit la direction du groupe : parce qu'Airbus fait de meilleurs avions ! Pas de fausse modestie et c'est de bonne guerre.
D'abord, Airbus, c'est une gamme simplifiée qui plait aux compagnies aériennes clientes (avec 3 appareils, l'européen couvre ce que l'américain Boeing propose avec 7).
Airbus a fait mieux sur l'ensemble de sa gamme au point de ravir 60% du marché mondial des monocouloirs).
Ses avions sont plus "maniables", construits à plus de 50% de carbone, ils consomment moins d'énergie et sont donc moins polluants, à l'instar de l'A320 Néo qui doit faire son premier vol à la fin de cette année avant d'entrer en service en 2015. Cet appareil se vend comme des petits pains.
Et puis il y a bien sûr la mondialisation qui dope le transport de personnes, notamment vers et depuis l'Asie et les Emirats.
Cela va se traduire sur les cadences de travail et l'emploi ?
Avec au total un carnet de commande de 5560 appareils, Airbus a huit ans de production assurée. Concernant les cadences de travail, sauf sur l'A320 néo, rien ne devrait trop bouger. Ces cadences ont déjà doublé sur les 10 dernières années. De 42 moyens-courriers produits chaque mois aujourd'hui, on pourrait passer à 44 fin 2014 et à 46 en 2015.
Et sur l'emploi ?
Airbus qui n'envisage pas de sortir de nouveau modèle dans les 10 ans va stabiliser ses effectifs après avoir embauché plus de 16.000 personnes depuis 2009.
Les prochaines recrues seront des personnels de production, beaucoup moins d'ingénieurs en développement, mais l'emploi sera au rendez-vous.
Airbus, ce sont aujourd'hui 61.000 salariés dont 25.000 dans l'hexagone. Oui, il y a des choses qui marchent en France et en Europe.
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