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Budget : le déficit n'est pas une fatalité

Les députés entament aujourd’hui l’examen du Projet de loi de finances pour 2008, un marathon qui va durer jusqu’à la fin de l’année. Le débat s’ouvre dans un contexte économique incertain pour la croissance et dans un climat social qui se tend. A l’UMP, on ne parle pas d’un budget de rupture, mais seulement d’un budget responsable. Que peut-on attendre de cette discussion ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ce devrait être un moment clé de la vie politique et pourtant le spectacle des deux mois et demi de débat budgétaire au Parlement ressemble plus à un documentaire paysager qu’à un film d’action américain. Peu de surprises à attendre : l’essentiel a été ficelé par le gouvernement en septembre. Députés et sénateurs ne peuvent intervenir qu’à la marge. Pourtant le scénario est déjà malmené : le gouvernement table sur une croissance de 2-25% en 2008 quand la conjoncture laisse plutôt penser qu’elle sera un peu inférieure à 2%. Du coup, l’objectif modeste de maintenir le déficit public à peu près à son niveau de 2007 parait difficilement accessible. Pour ne rien arranger, Bercy prévoit un pétrole à 73 dollars le baril, alors qu’on vient de dépasser les 85 dollars sur certains marchés. Montrée du doigt par ses partenaires de la zone euro pour son manque de discipline budgétaire, la France va disposer de très peu de marges de manœuvre pour lancer des politiques nouvelles en faveur de la croissance.

La plupart des pays européens ne se trouvent-ils pas dans la même situation ?

Justement, c’est intéressant de voir que certains de nos voisins retrouvent de l’oxygène, grâce à leurs efforts budgétaires. L’Espagne va connaître pour la 4ème année un excédent de ses comptes publics et va du coup financer des mesures pour les jeunes et les classes moyennes. Les Pays-Bas présentent aussi un budget 2008 excédentaire mais augmentent les impôts pour financer l’assurance chômage. L’Allemagne, qui a relevé sa TVA, va vers un retour à l’équilibre de ses comptes et Angela Merkel s’apprête à atténuer la rigueur sociale qui règne depuis des années. Quant au Portugal, il ramènera son déficit à 2,4% du PIB en 2008, après 3% cette année et 6% il y a deux ans. Après c’est vrai une série de mesures impopulaires comme la baisse des effectifs des fonctionnaires, des fusions ou suppressions d’organismes publics et une réforme des retraites. Autant de situations qui montrent que le déficit n’est pas une fatalité.

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