Budget 2013, demandez le programme
Si on rentre dans la cuisine pour cette annĂ©e : en juillet il y aura un dĂ©bat d'orientation budgĂ©taire avec Ă la clef un projet de loi de finances pluriannuel et, Ă l'automne : le dur du dur : une loi de programmation des finances publiques. En rĂ©alitĂ© il s'agit plus largement, sans le dire, de dĂ©gager les perspectives jusqu'en 2015. Les contraintes budgĂ©taires sont telles que, plus le gouvernement anticipera, mieux ce sera... autant annoncer la couleur tout de suite. Ramener l'objectif de dĂ©ficit public de la France Ă 3% fin 2013 va ĂȘtre compliquĂ©... sans mesures nouvelles, Bruxelles estime que le dĂ©ficit pourrait atteindre l'an prochain 4,2% du PIB, soit pratiquement autant que cette annĂ©e. La croissance Ă©conomique nous aidera-t-elle ? Les prĂ©visions officielles parlent d'une croissance de 1,7%, Bruxelles s'attend plutĂŽt Ă 1 ,3% (pour rĂ©fĂ©rence : un demi point de croissance en moins, ce sont 4 Ă 5 milliards d'euros de manque Ă gagner). Quant Ă l'endettement, il devrait continuer de progresser pour atteindre 92,5% du PIB en 2013 contre 90,5% cette annĂ©e.
Equation trÚs compliquée à résoudre... quelles sont les pistes envisagées ?
François Hollande a planté le décor vendredi à Rome : " il y aura des efforts à faire... il y a un redressement à conduire... les mesures qui seront annoncées s'adresseront à ceux qui ont le plus... cela se fera dans la justice mais les classes moyennes seront épargnées ", a promis le Président de la République. Parmi les points d'achoppement, il y aura les fonctionnaires : pour embaucher dans l'éducation nationale (60000 postes d'ici 2017), la police ou la justice, il faudra, de toute façon faire des économies dans d'autres ministÚres... économies : le mot sur lequel François Hollande a été le moins prolixe jusqu'à présent et les syndicats ne tarderont pas à lui demander quelques précisions.
Et du cÎté des dépenses de fonctionnement ?
On sait d'ores et dĂ©jĂ que les marges de manĆuvre des ministĂšres seront rĂ©duites de 10% en 2013 (voitures, fournitures, frais de reprĂ©sentation) et de 3% en 2014, autant en 2015. Et puis un autre levier pourrait ĂȘtre trouvĂ© cette fois, hors budget de l'Etat, du cĂŽtĂ© de l'assurance-vie. Les sommes collectĂ©es par les assureurs financent une partie importante de la dette française (les assurances contribuent Ă acheter de la dette souveraine). Ainsi, les contrats dĂ©tenus depuis plus de huit ans devraient conserver leurs avantages fiscaux mais en cas de retrait anticipĂ©, la fiscalitĂ© pourrait ĂȘtre revue Ă la hausse pour dissuader le transfert d'Ă©pargne... l'Ă©tĂ© sera chaud, Ă tous points de vue.
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