Arthur, nouvel exilé fiscal ?
Une liste très longue ! Uccle est un quartier huppé situé au Sud de Bruxelles. Cette nouvelle adresse a été déclarée au cours de la constitution d'une société anonyme de droit belge – Océan group . C'est très sérieux car l'information est tirée du Moniteur belge, le journal officiel du Royaume.
Quand on regarde dans le détail, cette société qui a pour objet la production de spectacles, d’émissions de radio et de télévision, est détenue directement à 75% par Arthur et à 25% par son autre société, AW Equity, qui a déjà son siège au Luxembourg. Bercy ne peut que s'intéresser à cette affaire qui ressemble fort à un nouvel exil fiscal. Arthur s'en défend mais il va falloir faire toute la lumière sur ce dossier.
De nombreux Français ont choisi de s'installer en Belgique
Des Français fortunés pour la plupart. Pour une raison bien simple : la fiscalité belge est plus avantageuse qu'en France pour les plus riches, notamment en raison d'une faible taxation du capital et de l'absence totale d'impôt sur la fortune, ce que l'on appelle en France l'ISF. Idem pour les placements financiers dont les intérêts sont taxés à 20% outre-Quiévrain contre plus de 30% en France.
Sur les 82.000 âmes qui résident à Uccle, il y a pas moins de 12.000 Français. Le maire de la commune reconnaît que le mouvement s'est accentué depuis 2012, année de l'élection présidentielle en France. On se souvient de Gérard Depardieu qui avait défrayé la chronique en décembre 2012. Quelques mois plus tôt c'était le patron du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, qui avait créé la polémique autour d'une éventuelle demande pour obtenir la nationalité belge, avant d’y renoncer finalement.
La Belgique n'est qu'un exemple des terres d'accueils de ces personnes qui ont choisi de quitter la France
Quels que soient les pays, et contrairement à certaines informations qui tendent à minimiser le phénomène, de plus en plus de patrons partent s'installer à l'étranger, officiellement pour raison familiales. Le PDG de SANOFI (deuxième entreprise du CAC 40) prend armes et bagages pour s'installer aux Etats-Unis ; François-Henri Pinault prend la poudre d'escampette pour Londres ; il y a 3 ans, Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider Electric et trois de ses principaux directeurs étaient partis pour Hong Kong.
N'est-ce pas, surtout, la conséquence de l'internationalisation des grands groupes ?
C'est une des explications, effectivement. Se rapprocher de leurs entreprises de plus en plus internationales semble logique pour ces managers. C’est plutôt une bonne nouvelle car cela prouve que nos entreprises se renforcent partout dans le monde. Mais à l'heure des moyens de communications modernes et des transports qui se développent, diriger une entreprise depuis un pays où l'on se sent bien ne devrait pas poser de problème.
Sur le fond, le cas d'Arthur n'est qu'un épiphénomène, un petit arbre du show business qui cache la forêt mais qui pose clairement la question plus large et de plus en plus pressante de la compétitivité de la place financière de Paris.
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