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Tout euro, tout éco. Égalité salariale hommes-femmes, la "plombière polonaise"!

Vendredi 3 novembre à 11h44, le collectif "Les glorieuses" a appelé les femmes à cesser le travail en France. 

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Manifestation du 22 novembre 2014 à Paris, Collectif " Droit des femmes"  (MICHAEL BUNEL / NURPHOTO)

Les militantes du collectif "Les glorieuses" qui ont appelé les femmes à cesser le travail en France à 11h44 hier, elles considèrent qu’à ce moment-là, les femmes travaillent alors pour rien par rapport à leurs collègues masculins. Et cette année, en matière d’égalité salariale hommes-femmes, on est en totale régression.

Année 2017, l'année de la honte 

45 ans après les premières lois françaises sur l‘égalité salariale hommes-femmes, il n’y a pas de quoi sabrer le champagne, loin s’en faut ! La question n’est toujours pas résolue et pas seulement en France, mais aussi en Europe et même dans le monde. L’année 2017 est même l’année de la honte, l’année de la régression après 10 ans de progrès, une année qui fait reculer cette égalité salariale de 7 ans par rapport à l’an dernier. Les pénalités infligées aux entreprises, 116 l’an dernier selon le gouvernement, pour une somme de 613 000 euros, autant dire pas grand-chose, n’y font rien. 

Temps partiel et salaire des cadres

L’inégalité est d’abord dans le temps de travail. On le sait, ce sont les femmes qui sont le plus à temps partiel. 32% dans toute l’union contre 9% des hommes. 8 femmes sur 10 aux Pays-Bas, et une sur deux en Allemagne et en Autriche. En France, cela concerne un tiers des femmes contre 7,5% des hommes. Juste un peu en dessous de la moyenne européenne. Mais c’est la Bulgarie qui donne l’exemple, là, elles ne sont que 2% à travailler à temps partiel. Parfois il faut regarder vers l’Est.

Côté chômage, les deux sexes sont logés à peu près à la même enseigne dans l’Union, 8,7 % pour les femmes contre 8,4 pour les hommes. En ce qui concerne le type d’emploi, il n’y a qu’un tiers de femmes cadres, alors qu’elles sont souvent plus nombreuses que les hommes à être diplômées dans une même classe d’âge. La presque parité, c’est encore à l’Est, avec 4 femmes cadres sur 10 environ en Pologne, Lettonie, Lituanie, Slovénie, Hongrie et enfin la Suède. La France toujours dans la moyenne européenne.

Salaire, le gros dossier

En France par exemple, le salaire d’une femme cadre est de 23 euros brut de l’heure en moyenne contre 32 euros pour un homme. Les femmes cadres sont clairement bon marché. Un écart salarial dans l’union de l’ordre de 16%, tout comme en France d’ailleurs, avec de fortes disparités et pas forcément là où l’on pourrait le croire. L’Italie conserve toujours la tête avec seulement 5,5 % d’écart salarial entre hommes et femmes tandis que l’Allemagne ou l’Autriche sont au-dessus des 20%.

Selon la fondation Concorde, qui a fait de savants calculs, le manque à gagner en cotisations, recettes fiscales, épargne ou consommation, pour l’économie française serait de 62 milliards d’euros. Et à égalité salariale parfaite, on pourrait créer 26 000 emplois de plus, chaque année. Quand l’État compte ses sous, il y a matière à réflexion.                    

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