Les bons comptes de l’éolien européen
Avec cette annonce toute récente : la Norvège va installer le plus grand champ éolien d’Europe. C’est le producteur national Statkraft qui pilote ce projet de six fermes près de Trondheim d’une capacité de 1 000 mégawatts. Elles entreront en activité en 2020 pour alimenter 170.000 ménages en électricité et en chauffage. Pour un investissement de plus d’un milliard d’euros. L’éolien fait son trou dans l’énergie européenne puisqu’il représente aujourd’hui la troisième source d’énergie de l’Union derrière le gaz et le charbon. Il représente près de 16 % de l’énergie produite. Et l’an dernier, des investissements massifs ont été faits dans le secteur, presque deux fois plus que l’année précédente avec un total de 27 milliards d’euros. De quoi redonner le sourire aux industriels comme le danois Vestas, qui fabrique des turbines, et qui a vu ses profits augmenter de 75 %.
L’Allemagne est championne de la catégorie avec 45 Gigawatts. Et derrière elle, l’Espagne qui a donc perdu sa première place et tente de la retrouver, le Royaume-Uni et la France qui avec 10 Gigawatts, n’est pas si mal placée. C’est surtout en mer et dans le Nord de l’Europe que les installations ont doublé tandis que l’éolien terrestre a ralenti sa marche. En Espagne, en revanche, le secteur, qui a souffert des années de crise, a perdu quelques 35.000 emplois durant les années de crise faute de subventions, mais le pays compte bien remonter la pente. Il reste le 5e producteur mondial et le 3e exportateur. Chez nous, c’est General Electric qui tient la corde avec un projet de 43 éoliennes en Franche-Comté dans un parc joliment appelé les Dames du Doubs. Néanmoins pas de Français dans le top-ten des projets au niveau mondial. Mais des allemands, Siemens et Enercon, l’espagnol Gamesa et 5 chinois.
Avec son groupe Goldwind, la Chine dame le pion de Général Electric qui était jusque- là leader mondial, la Chine, championne toute catégorie des commandes d’éoliennes l’an dernier. 4 autres groupes chinois font partie de ce top-ten. Car la Chine a l’intention de se défaire de sa dépendance au charbon qui produit 70 % de son énergie. Elle annonce la fermeture de plus d’un millier de mines cette année. Et c’est d’abord avec ses opérateurs et chez elle qu’elle a l’intention de s’équiper en éolien. Les opérateurs étrangers ne représentent que 5 % de son marché. Mais la Chine a encore bien du retard à rattraper lorsqu’on parle de consommation. En Allemagne, un tiers du courant vient des éoliennes, ce qui n’est déjà pas mal, mais le champion de la consommation d’électricité venue du vent, c’est le Danemark, où elle représente 43 % de l’énergie consommée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.