Immobilier en Europe, vers la reprise ?
Comment se porte l'immobilier en Europe ? Une chaîne d’agences franchisées a sondé le pouls du marché. Avec une bonne surprise, il est prêt pour la reprise mais montre des fragilités. En 2009, le marché immobilier européen était partout au fond du trou. Un symbole de cette période, l’Espagne et ses logements vides, notamment en bord de mer, et ses prix qui plongent. Six ans après, la situation semble s’améliorer pour presque tous. C’est ce que révèle cette étude d’ERA, leader mondial dans immobilier et chaîne d’agences franchisées présente dans 11 pays. Et elle n’est pas la seule à faire ce constat. En France, par exemple, il y a une dizaine de jours, le Crédit Foncier avait pris le pouls du marché chez les professionnels comme il le fait régulièrement. Et le sondage a montré que les deux tiers de professionnels étaient optimistes pour les 12 mois à venir. D’autres chiffres viennent le confirmer, comme par exemple la reprise de la construction de maisons neuves ou encore l’augmentation du nombre de transactions sur les 6 premiers mois de l’année, + 15 % pour Century 21, 9,5 pour Guy Mocquet ou encore 4, 5 % pour Orpi, pour n’en citer que quelques unes.
C'est avant tout la baisse des taux du crédit. Elle dure encore mais pour combien de temps ? Certaines banques les ont déjà remontés légèrement, amorçant peut-être la tendance dans les mois à venir. Donc on se dépêche d’acheter tant que l’argent n’est pas cher. En France, on tourne aujourd’hui autour des 2%, c’est encore très bas. Ce qui décide les Français, c’est aussi la légère augmentation du pouvoir d’achat, due à la bouffée d’air de la baisse des impôts et autres mesures sociales, comme l’ont montrée les récents chiffres de l’INSEE sur la diminution des inégalités.
C'est le cas au Portugal malgré la cure d’austérité, au Pays-Bas, en République Tchèque et même en Turquie. L’Espagne sort la tête de l’eau depuis l’éclatement de sa bulle, le nombre de logements vacants se résorbe et le marché repart doucement. En revanche, coup de froid sur l’immobilier suisse à cause de la revalorisation du Franc. Sur le marché bulgare aussi, avec un parc de mauvaise qualité et où on ne construit pas assez. Situation stabilisée et chute stoppée pour nous en France, mais aussi en Suède, en Allemagne, en Autriche et en Belgique.
Une grande disparité des situations et des prix au travers l’Europe
C'est ce que montre l'étude d'ERA. Figurez-vous qu’avec le prix d’un m2 en Suisse, on en achète 2 en France et en Suède, 3 et demi en Allemagne, 5 au Portugal et 12 en Bulgarie. Cela vous donne l’ampleur des disparités. Et si on dépense le même prix au m2 à Amsterdam, Berlin, Lisbonne ou Ankara, il n’y a que 364 logements pour 1 000 habitants en Pologne contre 585 en Grèce. Un tiers des Néerlandais habite dans un logement social contre 2, 4 % seulement des Espagnols. C’est donc le grand écart entre les états. Et dans chacun d’entre eux, on n’attache pas la même importance à la propriété.
Par exemple, près de 58% des français sont propriétaires mais ce n’est rien à côté des roumains, qui le sont à plus de 98%. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, ce sont les Allemands, malgré la bonne santé de leur économie, qui achètent le moins, moins d'un sur deux.
En gros, c’est l’Europe du Nord qui compte le moins de propriétaires et le plus d’encours de crédit : selon le crédit foncier, près de 200.000€ par personne pour les Danois, contre 50.000€ pour un Français, et c’est d’abord en Europe de l’Est et dans le sud, malgré la crise, qu’on trouve le plus de propriétaires car posséder son logement apparait comme un gage de sécurité.
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