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ORLAN : "J’ai voulu que mon corps devienne un lieu de débat public"

ORLAN est une artiste plasticienne française, célèbre dans le monde entier. Elle est l’invitée de Philippe Vandel dans Tout et son contraire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'artiste française ORLAN (HERBERT NEUBAUER / APA)

ORLAN fait de la peinture, de la sculpture, des photographies, des installations, des performances mais elle est connue d’abord pour elle-même. Son corps et son visage sont en effet le résultat de son propre travail artistique. Elle arbore une chevelure bicolore, de grosses lunettes, et des implants en silicone au-dessus des arcades sourcilières. Avec cette nouvelle tête, Orlan a souhaité que son corps soit également de l’art. "J’ai essayé surtout d’apporter de la différence à mon visage, que mon corps devienne un lieu de débat public. J’ai fait faire un geste opératoire qui n’était pas censé apporter de la beauté." Son art est en partie politique, explique-t-elle. "Le corps est politique, tout ce qu’on fait est politique. La preuve par exemple pour les homosexuels, on essaie de vous en empêcher …)".


 
La maison européenne de la photographie à Paris présente jusqu'au 18 juin une rétrospective de son travail : "ORLAN EN CAPITALES". ORLAN est d’ailleurs un pseudonyme, elle tient à ce qu'il soit écrit en capitales. La légende rapporte qu’elle s’est choisi ce surnom à 20 ans à l’occasion d’une séance chez le psy.

Des expositions choc

ORLAN avait déjà fait parler d’elle en 1974 avec "La naissance d’ORLAN", 18 photos qui évoquent la naissance de Vénus, de Botticelli. Elle était enroulée dans un drap et elle finissait nue. A l’origine, sa mère voulait qu’elle brode les draps de son trousseau. Sauf qu’elle a brodé sur les draps "les tâches de sperme de ses amants".

Mais son plus gros scandale éclate en 1977 à la Fiac au Grand Palais avec une œuvre intitulée "Le baiser de l’artiste". "C’était avant tout une sculpture qui me ressemblait et on pouvait mettre des cierges à St ORLAN pour 5 francs ou bien on pouvait avoir un vrai baiser, un french kiss avec moi qui passait aussi derrière une sorte de distributeur automatique." raconte-t-elle.

ORLAN a noté que dans les écoles d’art, 75% des élèves sont des femmes et il y en a très peu ensuite dans les galeries et les musées. Elle réclame des quotas. "Il y a autant d’hommes et de femmes qui sont bons. Et ce sont toujours les hommes qui passent et qui ont les 1%, les commandes publiques, les gros catalogues, etc.)" explique t-elle.

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