Jean-Marie Gourio : "Si il n'y a pas de café où est-ce qu'on gueule ?"
Les brèves de comptoir sont des phrases dites par des gens
dans les bars, et que Gourio note à la volée sur un carnet. Exemples : "Si
Dieu meurt, c'est Jésus qui hérite de tout ", "Le monde appartient à ceux qui
ont des ouvriers qui se lèvent tôt ", "Au moins quand tu peins le plafond,
personne ne marche avant que cela soit sec ", "Le bébé-éprouvette, il est même
pas né qu'il y a déjà de la vaisselle ".
Les bistrots à la Doisneau disparaissent de plus en plus au
grand regret de Jean-Marie Gourio. "Un bistrot est remplacé par un
magasin de téléphonie mobile pour vendre des téléphones à des gens qui ne
savent pas quoi dire dedans alors qu'avant il y avait un bar et qu'il n'arrêtait
pas de causer. C'est une transformation de la parole et la disparition de ces endroits
de parole qui va aussi avec la disparition du travail et de la ruralité. "
"Le bistrot fait sortir les gens, et c'est quand on
sort de chez soi, que l'on croise des gens, que l'on aime les autres. Si
il n'y a pas de café où est-ce qu'on gueule ? "
Le film
Les brèves de comptoir sont devenues un film dont le
tournage vient de se terminer. C'est une journée dans un bistrot avec ses
entrées et ses sorties. La trame dramatique ce sont les phrases des gens. "Quand
vous allez dans un café, la trame ce sont les gens et leurs discussions. Les
sujets ne durent pas plus de 8 à 9 secondes. C'est profilé, c'est la phrase
rapide pour chopper l'auditoire rapidement. C'est cette vitesse d'accroche des
autres qui fait l'amitié entre les gens. "
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.