Jean-Luc Moreau : "Si les gens ne vous veulent pas, il faut faire autre chose"
J'y étais est un livre de souvenirs et de coulisses, où
Jean-Luc Moreau raconte de nombreuses anecdotes. Il explique qu'être metteur en
scène c'est une activité d'homme et qu'être comédien c'est un peu faire la
fille. "Quand on est comédien on est sollicité par le metteur en scène,
séduit par ses propositions. On se maquille, on se travestit. Quand on est
metteur en scène, on est celui qui doit avoir la position de dominateur sur l'équipe,
qui doit tout gérer. Il me semble que c'est une activité plus masculine. "
Jean-Luc Moreau dénonce l'enseignement de théâtre. "Le
théâtre à toujours existé, mais l'enseignement ne se fait pas dans les écoles,
il se fait sur le terrain. Je trouve que c'est une arnaque de faire croire
aux jeunes que le parcours sera facile. Il sera très long, très difficile et va
laisser beaucoup de monde sur le tapis. "
La fausse liberté d'expression
"J'ai l'impression que tout est permis, tout est
possible, dans nos pays démocratiques et que finalement tout le monde s'en fout.
Je m'élève un peu contre le "Allez-y, faîtes-le". Je suis persuadé
qu'on laisse faire les choses mais que cela n'a pas de conséquences. "
Des personnalités à part
Lorsqu'ils travaillaient ensemble au théâtre, Francis
Lalanne l'obligeait à dormir avec lui au cas où il ait une idée au milieu de la
nuit pour pouvoir vous en parler. "J'adore Francis Lalanne que je prends
pour quelqu'un d'une grande culture. C'est une bête de travail et cela nous
permettait à tout moment de pouvoir continuer à travailler. "
Pour Jean-Luc Moreau son ami Francis Perrin est "le
plus cultivé et le plus classique d'entre nous. S'il fallait retenir un trait
saillant de sa personnalité, indéniablement ce serait son irascibilité ".
Un jour il s'est mis en colère contre un régisseur et ne trouvant pas ses mots
il est passé aux mains. Une heure plus tard, Francis Perrin était redevenu tout
sucre tout miel et allait s'excuser.
Les intermittents du spectacle
Alors qu'Annie Girardot doit jouer, des intermittents du
spectacle menacent d'interdire la pièce si elle ne les reçoit pas. Elle accepte
et s'entretient avec leur délégué. Celle-ci explique qu'elle est danseuse mais
qu'elle n'a pas de contrat, ce à quoi Annie Girardot répond : "Si tu n'as
pas de contrat, il faut arrêter. "
Annie Girardot défendait une position très juste, explique
Jean-Luc Moreau. "Personne ne nous oblige à faire ce métier. Si on n'a pas de
boulot c'est que les gens ne vous veulent pas et si les gens ne vous veulent
pas, il faut faire autre chose. "
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