Jean-Jacques Beineix : "Les cinéastes sont des enfants battus qui cherchent des récompenses"
Studio Beineix n'est pas une expo classique avec quatre
photos accrochées au mur, mais 900m2 avec des pièces d'un appartement
transformé en plusieurs décors. Il y a la cuisine de 37°2 le matin , la
salle de bains de Diva , la cage aux fauves de Roselyne et les lions , le
cabinet du psy de Mortel Transfert , mais aussi des extraits de films et des
interviews.
"C'est une sorte de circulation dans ce que l'on
pourrait imaginer être l'univers intérieur d'un artiste, cinéaste, qui écrit,
qui fait de la musique. C'est un peu comment le cinéma peut s'instruire de l'art,
des belles choses ", explique Jean-Jacques Beineix.
Une réputation
Depuis 1995, bien avant que ce soit à la mode, il a un grand
projet de film de vampires dont il n'arrive toujours pas à trouver le
financement. A cause du scénario, très ambitieux, et aussi à cause de sa
réputation : on dit de lui que c'est un artiste maudit. "C'était
marqué dans Télérama il n'y a pas très longtemps. C'est marrant parce que ce
sont les-mêmes qui m'ont fait cette réputation. C'est les gens qui vous
démolissent pendant 20 ans qui vous disent, mais vous êtes un artiste maudit. C'est
drôle. "
"Les cinéastes sont des enfants battus qui viennent chercher des récompenses et des caresses. "
Les documentaires
Son dernier film de cinéma, Mortel transfert , date de 2001.
Maintenant il tourne des documentaires, parfois comme réalisateur, parfois
comme producteur.
En 2002, il a réalisé un documentaire sur Loft Story, la
première émission de télé réalité en France, qui battait des records d'audience
pour M6, et qui se faisait démolir dans la presse. Il l'avait intitulé Loft
paradoxe . "Ce qui m'avait choqué c'était la façon dont un certain nombre
d'intellectuels avaient de mépriser la parole de gens qui ne venaient pas de
milieux favorisés. J'aimais cette durée, j'avais envie de monter qu'il se
passait quelque chose. La télévision tellement formatée finissait par enlever
tous les silences, toutes les hésitations. Je trouvais cela plus fort que
le cinéma vérité. "
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