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Henri Guaino : "Les hommes politiques font souvent trop de discours"

Henri Guaino, député des Yvelines depuis les dernières législatives, est surtout connu pour avoir été le conseiller et la plume de Nicolas Sarkozy depuis sa campagne de 2007 jusqu'à son départ de l'Élysée en 2012. Il publie, Camus au Panthéon / discours imaginaire, chez Plon. C'est le texte  qu'il aurait pu rédiger lorsque le président Sarkozy lui avait annoncé son intention de faire entrer Camus au Panthéon (finalement ce sont les héritiers Camus qui ont refusé).
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Henri Guaino dit de Camus : il est "trop proche de ma
raison et de mon cœur pour que je me tienne à distance de lui
". Ils ont une partie
de leurs histoires personnelles en commun : tous deux n'ont pas connu leur
père, ont été élevé par leur mère femme de ménage. "Je voulais parler du
Camus que moi j'aime.
"

Le discours de Dakar

Le discours de Dakar, en 2007, dans lequel le
président Sarkozy prononçait ces mots : "Le drame de l'Afrique, c'est que
l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire
" a beaucoup fait
parler. Pourquoi et comment ce discours qui était dans l'idée de Guaino un
texte anticolonialiste (ce que même Jacques Julliard dans le Nouvel Observateur
a reconnu)  a été perçu comme un discours colonialiste ?

"Les gens qui l'ont perçu n'ont aucune objectivité et
haïssait Nicolas Sarkozy. Il y a des gens qui m'ont expliqué que c'était un
problème de couleur de peau et que quelqu'un qui était noir pouvait dire des
choses sur l'Afrique que quelqu'un qui était blanc ne pouvait pas. C'est cela
le racisme, c'est insupportable. J'assumerai ce discours mot pour mot sans rien
lâcher.
"

Le copier-coller

Octobre 2009 : un montage du Petit Journal de Yann
Barthès révèle qu'un discours du président Sarkozy face aux agriculteurs du
Jura n'était que le copié-collé d'une allocution prononcée huit mois plus tôt
dans le Maine et Loire. La France rit, le chef de l'Etat est
ridiculisé.

Ce n'est pas Henri Guaino qui a écrit ce discours, c'était
un conseiller technique. "Ce sont les errements de notre époque. Tout le
monde fait des copier-coller avec des traitements de texte. On finit
toujours par faire ce genre. Tout le monde sait que cela sera lu et fait comme
si il ne le savait pas. C'est toujours invraisemblable et le mieux est de ne
pas pratiquer le copier-coller. Les hommes politiques font souvent trop de discours.
"

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