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Catherine Clément : "Je ne veux pas être écrivain, je laisse cela aux mecs"

Catherine Clément, philosophe et romancière, a publié plus d'une trentaine d'ouvrages, des romans comme des essais. Elle a eu comme mentors Claude Levy-Strauss, Sartre, Lacan et Jankelevitch. Elle vient de publier un Dictionnaire amoureux des Dieux et des Déesses (Plon). Elle est athée, et c'est pour cette raison que c'est d'autant plus intéressant.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
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"Il n'y a pas que les religions monothéistes, il y a quelques religions mortes, et les dieux de tous les continents. J'ai choisi ceux qui me plaisaient sauf pour les Aztèques, j'ai mis des dieux que je détestais pour montrer qu'il y avait aussi des dieux abominables. "

Catherine Clément n'est pas croyante, mais cela ne l'empêche pas d'aimer les dieux. "Je crois que si j'étais croyante j'aimerais le ou les dieux de ma croyance. Pour les aimer vraiment tous il faut être athée, sinon cela ne marche pas. "

Les termes écrivain et culture

Catherine Clément a aussi été journaliste au Matin de Paris. Elle a aussi eu des responsabilités au musée du Quai Branly, au musée des Arts Premiers. Catherine Clément se dit romancière et essayiste, mais pas écrivain.

"Dans les années 70, il y avait tout un fatras de réflexion sur ce que c'était d'être écrivain. J'en avais gardé un sentiment d'humiliation très profond parce que tout un tas de beaux messieurs disaient être écrivains. Mais tout le monde n'était pas écrivain et quand on était femme cela n'allait pas de soi. Donc, je ne veux pas être écrivain, je laisse cela aux mecs. "

Elle n'aime pas le mot culturel et lui préfère le terme artistique. "Le mot culture en anthropologie a une définition très sérieuse : c'est un ensemble de codes. Le mot artistique est plus restreint, mais il a l'avantage de cibler pile ce que l'on veut. Il couvre tous les arts. "

Céline

En 2011, Catherine Clément démissionne du Haut comité des Célébrations nationales après la décision du comité de célébrer la mémoire de Louis-Ferdinand Céline.

"J'avais mis comme condition à mon acceptation de la célébration de Céline que la note qui décrivait la littérature de Céline expose la totalité de son œuvre. J'ai trouvé la note trop indulgente et surtout, Frédéric Mitterrand qui n'avait pas du lire la totalité de ce volume avait fait une préface malencontreuse. Cela était trop. "

Alors qu'elle s'oppose à ses écrits, elle préconise la publication de ses textes antisémites. "Ses écrits m'indifférent totalement. En revanche le rôle qu'il a joué pendant la guerre, la dénonciation des juifs, mes grands-parents sont morts à Auschwitz et je ne fais aucune concession, j'aspire à ce que cela soit publié car cela éclairerait tout le monde. Ce n'est pas son éditeur qui refuse de publier mais sa veuve. "

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