Arnaud Desplechin : "Je n'ai jamais vu aucun de mes films !"
Son dernier film, "Les Fantômes d'Ismaël", est présenté au Festival de Cannes avant sa sortie au cinéma mercredi prochain : le réalisateur de cinéma Arnaud Desplechin est l'invité de "Tout et son Contraire".
Arnaud Desplechin revient avec un long-métrage, Les Fantômes d’Ismaël, qui sera présenté en ouverture du festival de Cannes et sort en salles mercredi 17 mai avec une distribution impressionnante : Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg et son comédien fétiche : Mathieu Amalric. Voilà pour la distribution. Pour la trame, l’histoire d’un cinéaste qui s'apprête à tourner son nouveau film quand ressurgit dans sa vie son ex-femme qui a disparu il y a 18 ans et qu'on croyait morte. Partagé entre trois femmes, l’affaire se complique pour le cinéaste… Arnaud Desplechin, lui, décrit dans une note d’intention "une femme aimée", "le souvenir d'une femme disparue", et "une amie-lutin".
L'autodidacte qui faisait semblant d'être lettré
Un peu ronflant ? Peut-être. Arnaud Desplechin, lui-même, l’avoue : "Je suis obligé d’utiliser un langage savant parce que vous savez, la note d’intention [permet d'obtenir] l’avance sur recettes pour fabriquer un film. On doit aller au CNC [Centre national du cinéma et de l'image animée]. Moi qui suis autodidacte, je suis obligé de faire comme si j’étais très lettré alors du coup, je suis obligé d’utiliser des termes savants."
Plus étonnant, encore : Arnaud Desplechin ne visionne pas ses films avant de les présenter aux spectateurs. "Je n’ai vu aucun de mes films, explique-t-il. Quand je le mixe, je le mixe avec une image témoin, ce qui rend dingue la directrice de la photographie. Quand on étalonne, on étalonne sans le son. Et quand on réunit l’image et le son, c’est sans moi ! Je ne sais pas faire des films pour tout le monde mais je sais faire des films pour n’importe qui."
Il ne vote pas aux élections
Arnaud Desplechin ne lit pas non plus les critiques sur ses films, ni les portraits qui lui sont consacrés. Par ailleurs, il ne vote pas aux élections, sauf au deuxième tour si c’est pour faire barrage au Front national. "Je trouve ça pas mal qu’il y ait des gens qui soient mauvais citoyen. […] Mon rêve, c’était d’être au Centre national du cinéma, qui n’est pas financé par l’impôt, contrairement à ce que les gens croient. Le CNC est financé par la billetterie. J’ai eu ma carte d’assistant opérateur au CNC, je n’appartenais plus à la France, je n'appartenais qu’au cinéma ! C’est pour ça que je suspends mon vote... Mais contre le Front national c’est différent", explique-t-il.
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