Tout est politique. Le député FN Ludovic Pajot "réfute le terme de prisonniers politiques corses"
Les invités de "Tout est politique" sont revenus, mardi, sur la question du rapprochement des prisonniers politiques corses et notamment sur le cas d'Yvan Colonna, l'assassin du préfet Érignac.
Lors de l'hommage rendu au préfet Claude Érignac, Emmanuel Macron a prononcé un discours très ferme, mardi 7 février, à Ajaccio, en Corse-du-Sud. Il a indiqué vouloir rompre avec la politique de ses prédécesseurs, qu'il a appelée "la politique des faux-semblants" pour régler la question corse. Le président de la République a ensuite rencontré les dirigeants corses récemment élus.
L'extrait
Alors que les leaders de la coalition nationaliste demandent l'amnistie pour les prisonniers politiques corses, la femme d'Yvan Colonna - condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet et actuellement incarcéré dans les Bouches-du-Rhône - a interpellé le chef de l'État, mardi, lui demandant de "faire quelque chose" pour son fils qui "n'a pas vu son père depuis un an et demi". Que vous inspire cette rencontre ? La réponse de nos invités.
Fabien Di Filippo, député LR : L'amnistie, à mon avis, il en est hors de question parce qu'il y a des crimes qui ont été commis. Le rapprochement des détenus de leurs familles, là, on peut éventuellement, mais au cas par cas (...) L'insularité est un problème. Maintenant, est-ce que ce transfert à Borgo peut se faire dans des conditions de sécurité et de travail sereines et satisfaisantes pour les personnels pénitentiaire ? C'est au ministère de la Justice de répondre. Si la réponse est "oui", pourquoi pas ?
Edouardo Rihan-Cypel, député PS : Je comprends que l'épouse de monsieur Colonna le demande. Personne n'est insensible au sort d'un enfant. Maintenant, il y a la justice (...) Rien ne doit être fait en dehors du cadre de la loi. Rien ne doit être fait en dehors des conditions de sécurité pour des affaires aussi graves. D'une manière générale, je n'ai jamais considéré que la prison était autre chose qu'une simple privation de liberté de se mouvoir (...) C'est un vrai sujet pour la société moderne. Mais, il est clair que le cas de monsieur Colonna est un cas très particulier qui engage des questions de sécurité lourdes. Personne ne peut se laisser déborder uniquement par les émotions.
Ludovic Pajot, député FN : Tout d'abord, il faut un discours de fermeté puisque, assassiner un préfet, c'est s'attaquer à la République et à nos institutions. Et puis, j'ai entendu le terme de "prisonniers politiques". Je réfute ce terme car, pour moi, ce sont des détenus, car tuer un préfet est un acte criminel. Donc, je pense que c'est important d'avoir ce discours de fermeté en Corse.
Les invités
Fabien Di Filippo, député Les Républicains de Moselle et secrétaire général adjoint de LR
Edouardo Rihan-Cypel, député socialiste de Seine-et-Marne
Ludovic Pajot, député Front national du Pas-de-Calais
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