Tout est politique. "L'Europe n'a pas été à la hauteur sur l'immigration"
Les invités de "tout est politique" sont revenus jeudi sur les tensions entre différents pays européens sur la question de l'immigration.
Les différents pays d'Europe se rejettent la responsabilité de l'accueil des migrants qui traversent la mer Méditerranée. Alors que l'Espagne a finalement accepté d'accueillir les réfugiés qui se trouvent à bord de l'Aquarius, les relations entre la France et l'Italie se sont tendues ces derniers jours, avant la rencontre prévue vendredi 15 juin entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte.
franceinfo : Est-ce que la France n'est pas un peu la championne du monde de la déclaration péremptoire ? Elle ne s'est pas non plus précipitée pour accueillir les réfugiés de l'Aquarius...
Pascal Boniface : C'est vrai que l'on peut regretter le gouvernement qui est en Italie car le pays est un membre fondateur de la Communauté européenne, et nous aurons du mal à avancer au niveau européen sans les Italiens. Nous avons là le pire gouvernement qui puisse exister par rapport à la France, mais il faut être réaliste : pourquoi est-il arrivé au pouvoir ? Parce que nous avons laissé les Italiens se débrouiller avec les migrants. Nous avons fermé la frontière à Vintimille, et il n'y a pas eu la solidarité européenne à l'égard de l'Italie que nous aurions dû avoir. Et du coup, les Italiens se sont vengés en élisant un gouvernement anti-européen puisque l'Europe n'a pas été suffisamment en faveur de l'Italie.
Ce problème global des réfugiés est en train de miner la solidarité européenne parce qu'on ne l'a pas abordé de manière commune. On s'est félicité du geste d'Angela Merkel d'ouvrir les frontières. Elle l'a fait par générosité mais aussi parce qu'elle avait besoin de main d'oeuvre. Peut-être aurait-elle mieux fait de négocier avec les autres pays pour que ça se fasse. Il est vrai que l'Europe n'a pas été à la hauteur et l'Europe en paye le prix car elle est en train de se disputer. Et cette question des réfugiés est en train de devenir une question non seulement humaine, mais aussi stratégique.
Les invités
Pascal Boniface, Directeur fondateur de l’IRIS
Gwendal Rouillard, député LREM de la 5e circonscription du Morbihan
Valérie Debord, Vice-Présidente de la région Grand Est
Robert Redeker, Philosophe, auteur de Peut-on encore aimer le football ?
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