Une délégation des Forces démocratiques syriennes a été reçue par Emmanuel Macron, jeudi 29 mars, à l'Élysée. En sortant, elle a affirmé que la France allait intervenir militairement en Syrie pour "dissuader" de toute progression la Turquie engagée dans une offensive contre les combattants kurdes qu'elle considère comme des "terroristes". Vendredi, Paris a démenti. La Turquie, elle, a fait part de sa préoccupation.L'extraitQuelle est votre réaction à cette entrevue Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français ? Olivier Dartigolles : Il faut dire qu'une première rencontre entre Emmanuel Macron et les Forces démocratiques syriennes, c'est une bonne chose. C'est une avancée appréciable parce qu'il y a quelques semaines encore, c'était "Embrassons-nous, Folleville !" entre Macron et Erdogan. Moi, j'ai eu la chance - parce que c'était une rencontre fabuleuse - il y a deux ans, de me rendre dans une grand ville kurde de Turquie, Diyarbakır. Depuis, je n'oublie pas que mes camarades que j'ai rencontrés là-bas, qui étaient maires de cette ville, ont tous été emprisonnés et sont dans les geôles turques aujourd'hui, comme beaucoup de journalistes, d'intellectuels, de syndicalistes, de juristes, d'avocats. Il faut quand même, maintenant, dire la vérité : les Kurdes ont été les soldats les plus avancés face au monstre Daech. Ça a été les combattants de nos libertés. On ne peut pas d'une main dénoncer les attentats terroristes, appeler véritablement à une riposte internationale et livrer aux chiens, lâcher, les combattants kurdes qui sont les combattants les plus courageux dans cette guerre-là. Après, attention, parce que les forces turques sont avancées (...) Il faut donc que la communauté internationale agisse en urgence pour arrêter ce qui est vraiment un nettoyage ethnique. Maintenant, il faut dire ce qu'il se passe dans ces villages kurdes parce que - y compris dans les grands médias généralistes- on s'est presque habitué à ce que ça se passe comme ça concernant les Kurdes. Or, ce qu'il se passe aujourd'hui est d'une exceptionnelle gravité. Je pense que le niveau de réaction dans l'opinion publique, dans les médias, n'est pas à la hauteur de ce à quoi on assiste. C'est une épuration ethnique qui est aujourd'hui en cours, par Erdogan !Les invitésOlivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste françaisLaurent Jacobelli, délégué national à la communication du Front nationalKarim Bouamrane, porte-parole du Parti socialiste