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Tout est politique. Jean-Noël Jeanneney : "Je ne crois pas que le Président doive réconcilier" les mémoires

Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien secrétaire d'Etat à la communication, était l'invité de Tout est politique, vendredi sur franceinfo. Il est notamment revenu sur l'inauguration de l'historial du Hartmannswillerkopf.

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien secrétaire d'Etat à la communication, était l'invité de Tout est politique, vendredi 10 novembre sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L'historien et ancien secrétaire d'Etat à la communication (1992-1993) Jean-Noël Jeanneney était l'invité de Tout est politique, vendredi 10 novembre sur franceinfo. Il s'est notamment exprimé sur l'inauguration de l'historial du Hartmannswillerkopf par Emmanuel Macron et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Ce site, qui a été l'un des plus meurtriers de la Première Guerre mondiale, est situé dans le Bas-Rhin. Au total, entre 20 000 et 30 000 soldats français et allemands y sont morts de janvier 1915 à janvier 1916. Emmanuel Macron s'est beaucoup appuyé sur la mémoire pour défendre l'idée d'une réconciliation vis-à-vis de l'histoire française. "Le mémoriel est plus facile et en même temps on voit bien que c'est un sujet polémique", a estimé Jean-Noël Jeanneney.

La mémoire collective, ensemble de mémoires 

Jean-Noël Jeanneney n'a pas été convaincu par la communication du président de la République. "L'idée de réconciliation des mémoires est une idée importante et intéressante. Le président Macron y insiste beaucoup. Je suis un peu sceptique à l'égard de cette idée car une mémoire collective est faite de plusieurs mémoires différentes." Il cite notamment l'exemple de la Commune de Paris, un événement historique qui suscite des interprétations historiques différentes dans l'opinion. 

Jean-Noël Jeanneney estime qu'Emmanuel Macron se trompe de rôle quand il veut s'appuyer sur l'histoire pour unifier la mémoire française. "Je ne crois pas que le Président doive réconcilier, je pense qu'il doit contribuer, avec l'école et avec ses propos, à diminuer l'aspérité des oppositions, à émonder les piquants et à empêcher que ces différences deviennent bélligènes à l'intérieur de la nation."

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