Y-aura-t-il de la fraîche à Noël ?
Ce matin l’autre info est en Suisse
Dans un mois c’est Noël. Tout le monde va se saigner pour offrir des cadeaux. Eh bien, j’ai découvert dans la presse suisse et notamment le journal Le Matin que Noël c’est aussi une période difficile pour les banquiers…
Comment ça pour les banquiers ?
Oui. Les banquiers à titre personnel et pas à cause des découverts de leurs clients les moins fortunés ! Figurez vous que pour financer leurs cadeaux certains banquiers suisses n'hésitent pas à confier leur voiture à un prêteur sur gage afin d'obtenir de l’argent ! C’est la société prêts-sur-gage.ch qui explique très sérieusement qu’elle connaît un afflux de banquiers durant les semaines précédant les fêtes.
Mais ça fonctionne comment ?
Je suis allé sur le site internet de cette société qui se veut la seule du genre en Suisse. Elle accorde des crédits contre automobile pour des montants entre 3000 et 80.000 francs suisses. 80.000 francs suisse ça fait 66.000 euros. Alors c’est assez génial parce que comme ils ne doutent de rien, ils ont appelé ça le "Mont de piété des voitures". Je rappelle que le Mont de Piété c’est un organisme de crédit qui a généralement pour mission de faciliter les prêts d’argent aux plus démunis. L’expression vient de l’italien "monte di pietà" qui signifiait "crédit de pitié" et pas de piété. En tous cas là, c’est simple, vous êtes une société ou un particulier, vous avez un besoin urgent d'un prêt ? Vous gagez votre grosse berline et vous recevez du cash. C’est écrit noir sur blanc : "En à peine 24 heures, nous vous donnons votre argent en liquide et pour cela nous n'exigeons ni justificatif de salaire, ni extrait de casier judiciaire". C’est Noël ! D’ailleurs dans un communiqué tout ce qu’il y a de plus sérieux l’un des responsables de ce Mont de Piété pour blindés explique qu’il s’agit la plupart du temps de financer des cadeaux extravagants, des vacances exclusives ou du lèche-vitrines de Noël à New York !
Les cadeaux, c’est vraiment la seule raison ?
Non. En fait si des banquiers recourent à ces prêts c’est aussi parce que leur bonus ne leur sont versés qu’entre les mois de février et d’avril. Et comme nos banquiers ont besoin de cash pour jouer en bourse, ils prennent une avance sur leurs futurs bonus en gageant leurs bagnoles ! Il n’y a d’ailleurs pas que des banquiers mais aussi des dirigeants ou des cadres supérieurs. Quant aux voitures non remboursées, elles sont vendues aux enchères mais, je tiens à rassurer nos auditeurs, ça arrive rarement : neuf clients sur dix les retirent dans le délai légal de trois mois. Alors Monsieur Gattaz, forcément, je me fais du souci pour vous. Je suis sûr que vous n’allez pas oser aller en Suisse pour gager votre voiture et chercher de l’argent. Je suis donc venu avec mon chéquier ; je n’ai pas assez de liquide. Vous voulez combien ? C’est Noël !
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