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Un refuge

La bibliothèque de Calais organise le 29 septembre une journée d’étude dont le thème est plus que brûlant… L’accueil des migrants dans les établissements de prêt, les bibliothèques. Alors que les réfugiés sont de plus en plus nombreux à quitter leurs pays en guerre, on peut affirmer que les livres, la littérature et évidemment le savoir et le rêve font aussi partie du minimum vital. Un vrai sujet.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce matin, l’autre info est à Calais....

Oui à Calais madame Le Pen parce que j’ai appris sur le site l’Actualitté que la bibliothèque de Calais organise le 29 septembre une journée d’étude dont le thème est plus que brûlant… L’accueil des migrants dans les établissements de prêt.

De quoi s’agit-il au juste ?

Nos bibliothèques accueillent depuis des années des migrants. Mais l’afflux de réfugiés que nous vivons en ce moment rend le sujet encore plus saillant. D’où l’initiative de la bibliothèque de Calais qui s’interroge  "Les migrants : un public de bibliothèque ? Quels besoins, quels accueils, quels services ? " Il s’agit d’aider les bibliothécaires à accueillir ce public. De se demander ce que représente la bibliothèque pour eux, ce qu’ils viennent y chercher. Quels savoir-faire et quels outils il faut mobiliser pour les accueillir et évidemment comment garantir la cohabitation entre tous les usagers. Alors je me doute madame Le Pen que cette initiative ne rencontre pas forcément votre assentiment. Mais je vais tenter de vous convaincre. Vous convaincre que les réfugiés que nous allons accueillir n’ont pas seulement besoin d’amitié, de chaleur, d’un toit en dur, de nourriture, de médicaments, d’un travail. Ils ont aussi besoin d’apprendre. Quel lieu se prête davantage à l’apprentissage de notre si belle langue qu’une bibliothèque ? Quoi de mieux que des livres pour partager notre savoir ? Comprendre notre pays ? Nos coutumes, nos moeurs, nos usages, nos lois ? 

Et puis,quoi de mieux que les livres pour ne pas désespérer ? Beaucoup d’écrivains ont dit cela bien mieux que moi. Je pense à l’un d’entre eux en particulier. Romain Gary. Gary évoque le sujet dans un roman intitulé, il n’y a pas de hasard, « Éducation européenne ». Un roman paru en 1945. Son premier roman écrit sous le nom de Romain Gary pendant l'automne 1943 alors qu'il combat comme aviateur dans le groupe Lorraine en Angleterre. Il y a dans ce texte ces quelques lignes, chapitre 14… : « On peut me dire tant qu'on voudra  que la liberté, la dignité, l'honneur d'être un homme [...] c'est simplement un conte de nourrice, un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité, c'est qu'il y a des moments dans l'histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l'homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d'une cachette, d'un refuge. Ce refuge, parfois, c'est seulement une chanson, un poème, une musique, un livre ». Vous êtes d’accord madame Le Pen 

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