Un jour sans fin
L’autre info fait ce matin un détour par la Baroche-Gondouin dans la Mayenne
Le Nord de la Mayenne précisément. La Baroche-Gondouin, 176 habitants, est un village situé à 55 kilomètres au nord-est de Laval, 25 kilomètres de Mayenne et 6 kilomètres de Lassay-les-Châteaux, commune avec laquelle La Baroche-Gondouin est regroupée depuis 1973.
Pourquoi vous êtes vous pris de cette passion pour ce village ?
C’est un miniscule brève de Ouest-France qui a attiré mon attention sur un événement survenu dimanche et qui a été englouti par une actualité trop fournie. Valéry Giscard d'Estaing était à La Baroche-Gondouin. L’ancien Président était l'invité du député Yannick Favennec pour sa rentrée politique, la rentrée de Yannick Favenec. Jusqu’ici vous me direz que l’information n’est pas essentielle. Pourtant la venue de VGE ne devait rien au hasard. L'un de nos quatre présidents encore vivants - je ne compte pas François Hollande, je ne sais pas où il en est - est venu là pour fêter les 40 ans de son élection avec les quatre prétendants à la présidence de l'UDI : Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin. Eh oui, vous l’ignoriez probablement mais le 19 mai 1974, la Mayenne avait élu Giscard avec 67 % des voix.
Giscard, lui, n’a pas oublié
Non et on peut lire que Giscard est, je cite Ouest-France, «Venu remercier ses électeurs d’alors ». 2014 moins 1974 est bien égal à 40. En 1974, la majorité électorale était à 21 ans. C’est justement pendant le mandat du plus jeune président de la Vème république, VGE qu’elle a été abaissée à 18 ans. Cela signifie que ses « électeurs d’alors », s’ils n’ont pas quitté la Baroche-Gondouin, ont au minimum 61 ans, ce qui ne nous rajeunit pas. C’est là que je veux en venir : il y a dans cette auto-célébration giscardienne quelque chose de suranné qui dit tout des problèmes majeurs de la politique française... Le non renouvellement, les cumuls dans le temps, l’inertie qui reconduit les mêmes immuablement aux affaires. Notre politique est bloquée, quelque part au siècle dernier. Comme si rien, jamais, ni personne ne pouvait entraver notre Nostalgie nationale. 14 ans de Mitterrand, 12 ans de Chirac, Giscard immortel, Sarkozy qui revient, Juppé et Fabius toujours là. J’ai l’impression d’être enfermé dans mon film préféré, Un jours sans fin, Groundhog Day, Le jour de la marmotte ; film du regretté Harold Ramis. Dans le film, chaque matin lorsque le réveil du héros, Bill Murray, s'allume, c'est la même journée qui recommence avec la même musique qui repart. La politique française est tout aussi bloquée. À chaque fois que notre réveil se déclenche, c’est la même journée qui recommence. Sans fin. Jusqu’à quand ?
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