Cet article date de plus de sept ans.

T'as vu l'info. La justice aussi rapide qu'une gifle

L'homme qui a giflé Manuel Valls mardi à Lamballe a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal de Saint-Brieuc. Cela n'a pas échappé à Guy Birenbaum.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manuel Valls, candidat de la primaire à gauche, juste avant de recevoir une gifle de l'homme habillé en violet, à gauche sur la photo, à Lamballe (Côtes d'Armor), le 17 janvier 2017.    (JACQUES LE BRUNO/LE PENTH/SIPA / SIPA)

Je n’ai aucune indulgence pour le gifleur de Manuel Valls, ni pour la violence. La citation définitive sur ce genre d’agissements est de l’auteur de science-fiction Isaac Asimov : “La violence est le dernier refuge de l'incompétence”. En revanche, il y a un point qui n’est pas assez expliqué, c’est la vitesse à laquelle le gifleur a été jugé et condamné à trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d’intérêt général.

Manuel Valls a été giflé mardi 17 janvier après-midi et son gifleur a été condamné mercredi, jugé coupable de "violences volontaires sans incapacité de travail avec préméditation". En fait, à l'issue de sa garde à vue, mercredi après-midi, le parquet de Saint-Brieuc a proposé cette peine au gifleur, qui l'a acceptée dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, la procédure française de plaider-coupable qui permet d'éviter un procès à une personne qui reconnaît les faits qui lui sont reprochés. 

Justice à plusieurs vitesses

La peine a ensuite été homologuée par un juge. Mais tout le monde ne connaît pas cette procédure. Du coup, je lis sur les réseaux sociaux ou j’entends, depuis mercredi, l’éternelle rengaine du politique protégé, du deux poids-deux mesures et de la justice à deux, voire à dix-huit vitesses. "Ah ! bah t’as vu, quand c’est Valls, le coupable est condamné en moins de 24 heures. C’est vraiment des privilégiés ces pourris et ces salauds de politiques !"

Je peux aussi égrener pendant une heure les témoignages de celles et ceux pour qui simplement réussir à porter plainte, c’est le parcours du combattant. Sans parler de celles et ceux qui patientent depuis six mois, un an, deux ans pour que leurs agresseurs, qu’ils croisent parfois dans la rue, soient jugés. Du coup, c’est eux, les victimes, qui sont condamnés à attendre.  

Le dicton du jour

 À la saint Marius, le tribunal, ce n’est pas toujours un terminus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.