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Les poissons morts ne voleront plus lors de la fête du Sechseläuten en Suisse

Lors de la fête qui a lieu à Zurich, pour célébrer, en avril, le passage de l'hiver au printemps, la coutume est de jeter des poissons morts dans les rues, par les fenêtres, sur les balcons. Cette tradition, inspirée de l'Évangile, prend fin cette année : on jettera désormais des poissons en chocolat !
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Lors de la fête du Sechseläuten, l’incendie du bonhomme de neige ne va pas être supprimé  © MaxPPP)

L’autre info est en Suisse ce matin… Plusieurs médias suisses m’ont permis de découvrir qu’une tradition zurichoise ancestrale était en passe de disparaître.

C’est une coutume qui se pratiquait lors de la fête du Sechseläuten. C’est généralement le troisième lundi d’avril. Et ça veut dire "sonnailles de six" (pour 6 heures). C’est une fête printanière qui est censée chasser la saison froide par la mise à feu du "bonhomme d’hiver", à 18h00. Alors ce n’est pas l’incendie du bonhomme de neige qui va être supprimé. Il s'agit de l’autre coutume qui accompagne ce cérémonial…

Fini le lancer de poissons morts dans le public

Jeter des poissons morts dans la foule est un rituel important, notamment pour les jeunes marins. Presque centenaire, cette tradition renvoyait à ce que l’on appelle l'alimentation des cinq mille, dans l’évangile de Saint Matthieu, quand Jésus réussit en partant de cinq pains et de deux poissons à nourrir environ cinq mille hommes. Pour en revenir aux poissons de Zurich, les lanceurs de poissons morts adorent particulièrement les balancer à travers les fenêtres ouvertes ou sur les balcons.

Pourquoi ça s’arrête ?

D’abord parce que les défenseurs des animaux critiquent ce rite depuis longtemps en demandant à la ville de Zurich d'interdire ce "lancer de cadavres". En fait, ce sont les pêcheurs professionnels qui ont eu la peau des poissons morts. Ce sont notamment des gardons qui étaient utilisés pour cette coutume. Des gardons qu’on vendait frits.

Du coup, les pêcheurs professionnels se sont plaints que l’on gaspille des poissons. Alors, au prochain printemps, on ne jettera plus des poissons morts, ni crus, ni cuits, mais désormais des poissons en chocolat fabriqués pour l’occasion.

Je ne sais pas si, à Dunkerque, on arrêtera aussi de lancer des harengs à la foule du haut du balcon de l’Hôtel de ville, le jour du carnaval. D’ici là, comme l’écrivait Francis Blanche dans Le Carnaval des Animaux :

"Que celui qui n’a jamais péché jette au poisson la première pierre !"

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