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La femme nue du cimetière

Une statue de femme nue de près de deux mètres de haut crée un certain émoi dans une petite commune suisse, du côté de Neuchâtel. Tant le sujet que la taille de la statue créent le débat, certains la jugeant "inappropriée" en un tel lieu. La municipalité cherche le consensus mais va modifier le règlement pour la suite. La famille de la défunte ne souhaite pas polémiquer mais tient à l'œuvre.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

 Ce matin l’autre info est en Suisse

Plusieurs médias suisses, comme 20 minutes ou Le Matin, racontent une histoire qui va vous intéresser Riss parce qu’elle pose une question que vous connaissez bien : celle de la limite ou des limites. Ce que l’on peut faire et ce que l’on ne peut pas faire…

Quelle limite ?

Nous sommes à Vaumarcus, une commune suisse du canton de Neuchâtel d’environ 200 habitants. Et c’est une statue

funéraire, une statue installée sur une tombe, qui sème l’émoi…


Que représente-t-elle ?

Une femme nue, en calcaire blanc, de pas loin de deux mètres de haut. C’est un sujet de débat si passionné que les médias s’en sont emparés. Des élus locaux se sont même demandés si c’est légal et si on ne pourrait pas au moins  déplacer la grande statue en périphérie du cimetière. Mais  le règlement communal ne contient rien sur la taille ou la forme des monuments funéraires. Du coup, la commune ne peut rien faire. En vérité, cette statue orne la tombe d’une femme décédée en 2013 dans sa "nonantième année" comme on dit en Suisse pour 90 ans. La statue aurait été sculptée par le mari de la défunte et aurait forcément, une grande valeur sentimentale pour la famille. C’est en tous cas ce qu’a expliqué un de ses fils à la presse de Neuchâtel. Une statue qui n’a pas grand chose à voir avec les autres pierres tombales et les édifices plus classiques que l’on trouve dans ce cimetière. Si pour certains "écureuils", c’est le surnom des habitants de Vaumarcus depuis le XVème siècle, il n’y a pas de problème, d’autres ne sont pas du même avis et jugent l’objet "inapproprié". Le président du Conseil communal réagit lui à la manière Suisse, une forme de neutralité qui le pousse à rechercher un consensus. Si Olivier Bovey - c’est son nom - se dit gêné, ce ne serait pas par la nudité de la statue mais bien par sa taille imposante. Il préfèrerait qu’elle soit rognée de 30 à 40 cm, en jouant sur son socle. En tous cas, c’est en se servant de ce cas précis que les autorités vont désormais préciser dans leur règlement la hauteur maximale des futurs monuments funéraires. Je vous avoue que je comprends l’initiative de famille de la défunte… Marcel Proust écrit dans "Le temps retrouvé" : "un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés ". Eh bien cette grande statue de femme nue, dans ce petit cimetière suisse, c’est mieux qu’un nom effacé et qu’on ne peut plus lire… non Riss ?

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