Jugées pour des robes trop courtes !
Ce matin, l’autre info est au Maroc
Jeune Afrique et le Huffington Post, notamment racontent une histoire qui en dit long sur les difficultés à être une femme en ce moment dans ce pays. C’est le quotidien Assabah qui a révélé le sort réservé à deux jeunes femmes encerclées par une foule au souk d'Inezgane ; c’est près d’Agadir. Nous sommes dimanche 14 juin, deux jeunes Marocaines font leurs courses dans le souk lorsqu’elles sont interpellées par un commerçant qui pointe du doigt leurs robes jugées attentatoires à la pudeur car elles seraient trop courtes. Une foule en colère se réunit alors et se presse autour d’elles. Elles se réfugient dans une échoppe où la police les arrête. Les deux jeunes filles ont comparu devant le tribunal, qui a décidé de les poursuivre en état de liberté et a fixé la première audience de leur procès au 6 juillet.
Elles ont été arrêtées parce que leurs robes étaient considérées comme trop courtes…
Le procureur a décidé de les poursuivre pour "outrage public à la pudeur", une infraction qui est punie au Maroc d'un emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 120 à 500 dirhams selon l'article 483 du Code pénal. Alors on aurait pu penser que ceux qui méritaient des poursuites ce sont ceux qui les avaient encerclées voire harcelées, mais non ce sont bien les deux jeunes femmes qui risquent la prison.
Ont-elles des soutiens ?
L’affaire fait beaucoup de bruit sur le Web et notamment sur les réseaux sociaux et puis, heureusement, des féministes et des associations de défense des droits de l’Homme (avec un H majuscule à Homme) sont montées au créneau pour les défendre. Un premier sit-in sera organisé samedi 27 juin à 14h devant la wilaya d’Agadir. Une pétition sur le site Avaaz a aussi été créée pétition titrée : "Au ministre de la Justice et des Libertés : Mettre une robe n'est pas un crime !" Quant à l'avocat Ali Ammar, auquel la Ligue Démocratique des Droits de la femme a confié l’affaire, il est va les défendre au tribunal.
Voilà ce qui se passe ces jours-ci au Maroc, Madame Dati. Vous vous imaginez bien que ce que vous allez dire ce matin au micro de France Info du sort réservé à ces deux jeunes filles va forcément traverser la Méditerranée…
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