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Il n'est jamais trop tard

Retrouver un livre que l'on a oublié de rendre à la bibliothèque de son école, cela peut arriver à tout le monde. S'en rendre compte 65 ans après l'avoir quittée, c'est beaucoup moins courant. Mais, ce qui est encore moins usité et classique, c'est de se comporter comme l'a fait Jay Tidmarsh et de le ramener puis de verser 2 000 euros à son établissement. On a la classe ou on ne l'a pas.
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 Ce matin l’autre info est en Angleterre.

Le site L’ActuaLitté m’a permis de tomber sur une information du Guardian qui fait mon bonheur. Il s’agit de la splendide histoire de Jay Tidmarsh, 82 ans. En rangeant sa bibliothèque, monsieur Tidmarsh tombe sur un livre de  Somerset Maugham intitulé« Ashenden: Or the British Agent », « Ashenden ou l’agent anglais ». Il s’agit d’un bouquin qui date de 1928 et qui serait largement basé sur la vraie vie  de Somerset Maugham, membre des services secrets de sa Majesté, le MI6, en Europe pendant la première guerre mondiale.

Et quelle est la particularité de ce livre ?

Il y a un tampon dans le bouquin. Celui de la Taunton School. Un école qui se trouve dans le Somerset dans le Sud Ouest de l’Angleterre. Jay Tidmarsh explique au Gardian que lorsque il a ouvert le livre, il a été choqué d’y voir un tampon signifiant que le livre était la propriété de la Taunton Scholl. Monsieur Tidmarsh a alors pensé qu’il n’avait qu’une chose à faire. Retourner le livre à l’école. Mais pas seulement.

C’est à dire ?

Il a considéré qu’il devait payer les pénalités de retard qu’il devait à la bibliothèque de son ancienne école puisque la Taunton Scholl, c’était son école ; école qu’il a quitté en 1949.

Et il l’a fait ?

Monsieur Tidmarsh et son épouse, Lady Virginie ont fait le voyage spécialement. Ils ont été invités à déjeuner par l’administration. Il faut dire qu’il a fait un don de 1 500 livres soit 2 000 euros. Autant vous dire que le directeur a accepté le don et apprécié le geste. Il a surtout décrété une amnistie générale pour les anciens élèves qui seraient dans le même cas. C’est une belle histoire mais j’ai découvert en fouillant que 65 ans de retard à la bibliothèque ce n’est pas tant que ça pour un bouquin. L’AFP a raconté en 2011 l’histoire incroyable d’un livre de Darwin prêté en 1889 par une bibliothèque australienne de Sidney et récupéré en 2011, c’est à dire 122 ans après son emprunt. Mais il y a pire : George Washington, le premier président des États-Unis, avait emprunté deux livres à la New York Society Library en octobre 1789, cinq mois après son élection. Livres qui auraient dû être rendus le 2 novembre 1789. Il ne les a jamais rendus. C’est en 2010 que la plus vieille bibliothèque de New York a retrouvé l’un des deux livres empruntés par le premier président américain, « Le droit des gens » du philosophe suisse Emer de Vattel.  C’est le musée de Mount Vernon, la résidence de Virginie de George Washnington qui a rendu une copie de la même édition du même livre. Deux siècles plus tard ! Bruno Le Maire, pouvez vous jurer, ce matin au micro de France Info que vous n’avez piqué aucun bouquin. Ni au lycée privé catholique Saint-Louis-de-Gonzague ? Ni à Normale sup ? Ni à l’IEP de Paris ? Ni à L’Ena ?

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