Cet article date de plus de neuf ans.

Eh bien dansez maintenant !

Il y a des nouvelles qui font chaud au cœur. La bonne santé des thés dansants en fait partie. Il est réjouissant de savoir que nos "anciens" et autres séniors - novlangue - continuent de guincher dans nos campagnes , qui plus est au son de l'accordéon. Seule crainte qu'un jour la démographie, la pyramide des âges contribuent à stopper cette véritable tradition. Longue vie aux thés dansants !
Article rédigé par Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 Ce matin, l’autre info est en Auvergne

C’est grâce à un article de La Montagne qui a attiré mon attention sur un phénomène qui me remplit de joie : la vogue des thés dansants dans nos campagnes.

Ça marche toujours?

C’est ce que j’ai découvert. Des centaines voire des milliers de personne continuent de se retrouver les après-midi pour danser sur les airs et les chansons de leur jeunesse notamment et pour le coup, ça c’est apparemment une spécificité Auvergnate, au son de l’accordéon.

L’accordéon a tenu le coup ?

Oui, après une traversée du désert dans les années 80 et 90 à cause des disco mobiles notamment. Mais là grâce aux clubs du troisième âge, grâce à des associations, grâce aussi aux mairies, les thés dansants avec accordéonistes ont repris du poil de la bête. Et donc nos chers aînés et autres séniors comme on dit quand on veut parler en novlangue se retrouvent chaque week-end ou en semaine parce que quand on est à la retraite, il n’y a pas de problème pour guincher un jour de semaine, même en plein après midi. Alors si l’accordéon à la cote, c’est parce que c’est l’instrument de leur jeunesse, de leurs rencontres, de leurs amours, de leurs mariages.

Je vous avoue que je n’ai pas trouvé de statistiques sur les thés dansants. Je ne suis pas capable de vous donner l’âge moyen des "thés danseuses" et des "thés danseurs" mais que ce soit dans des casinos, dans les derniers dancing qui restent, dans les salles de fêtes ou dans les salles polyvalentes de nos campagnes on se retrouve pour danser, grignoter et plus si affinités. Il y a même un site Internet qui tient le calendrier des réjouissances sur tout le territoire. Et ce sont parfois des cars entiers qui débarquent. Il est fréquent de voir 150 personnes se trémousser sur la piste et les thés dansants les plus fournis accueillent parfois plus de 400 personnes. Ceci étant, je suis au regret de terminer sur une note moins joyeuse. Le thé dansant a un ennemi… Il se nomme démographie. Les plus âgés finissent toujours par ne plus danser. Tandis que les plus jeunes retraités sont beaucoup moins thés dansants et clubs de troisième âge que les anciens. Comme le fait remarquer la Montagne ceux qui ont 65 ans aujourd’hui avaient 20 ans en 1970 et ils ont donc dragué, dansé, aimé sur du Claude François plus que sur de l’accordéon ou du musette.

À terme une menace pèse donc sur les thés dansants. Lorsque la génération Disco aura vraiment les cheveux bleus, et ça se rapproche, il n’est pas certain que les thés dansants perdurent. Alors, madame Kosciuskio Morizet, vous qu’une photo inoubliable immortalise mollement alanguie près de votre harpe, vous qui jouez aussi du violoncelle, au thé dansant vous seriez disco ou accordéon ?

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