Céréales Killer
Ce matin l’autre info est au Canada
Le Journal du Québec comme d’autres médias canadiens racontent une histoire à la fois triste et terriblement moderne qui devrait vous toucher monsieur Le Foll. Il s’agit d’une famille de Timmins en Ontario, on dit une famille ontarienne, qui a trouvé un message dans une boîte de Frosted Flakes de la marque Kellogg's…
Quel genre de message ?
C’était comme ce matin, l’heure du petit déjeuner. Le père de famille, Stéphane, allait servir leur petit déjeuner à ses enfants. Il entame une boîte de céréales neuve. Et là il découvre effectivement un message écrit au feutre ou au marqueur, en noir, sur le sac transparent de céréales qui se trouve à l’intérieur de la boîte en carton. Le message est évidemment rédigé en anglais. Le voici : "This is the very last bag of Canadian cereal for the Canadian market from Kellogg's London Ontario plant. Friday décember 5 2014 " "Ceci est le le tout dernier sac de céréales canadiennes pour le marché canadien de l’usine de Kellogg’s à London, Ontario. Vendredi 5 décembre 2014".
Qui sont les auteurs de ce message ?
Ces quatre lignes tristes pour partie rédigées en capitales sont suivies de trois signatures. Il s’agit des trois signatures de trois employés ayant travaillé plus de 20 ans dans l'usine qui a fermé ses portes fin décembre 2014. Elle était installée là à London depuis 1924. Cette fermeture d’usine a entraîné la perte de plus de 500 emplois. Les activités de production ayant été transférées, délocalisées comme on dit, aux États-Unis. L’usine de London produisait les Frosted Flakes, les Corn Flakes, les Special K et les Rice Krispies, je dis ça pour les spécialistes. La marque possède une autre usine à Belleville, en Ontario. Alors je ne prétends pas posséder tous les éléments permettant d’expliquer la fermeture de cette usine mais disons que la firme qui produisait 27 variétés de céréales a fini par devoir réduire le volume de sa production en raison d'une diminution des ventes. Les habitudes alimentaires des Canadiens ont évolué, c’est la vie. C’est donc en décembre 2013 que les employés ont été informés de la gravité de la situation. En gros la direction leur a expliqué que l'usine était vétuste et qu’elle coûtait trop cher à entretenir. Classique. Le leader syndical local a alors tenté d’argumenter en expliquant que l’usine de London était toujours utilisable mais qu’aucun plan solide n'avait été vraiment présenté pour recycler les installations. Classique. De toutes façons, il était trop tard. D’où le message laissé dans la dernière boîte fabriquée à London, Ontario, le 5 décembre 2014… C’est assez moche la loi du marché, non, monsieur Le Foll ?
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