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Si j'étais... Ségolène Royal

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, de l'Énergie et des Transports.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Ségolène Royal à Châtellerault, le 8 décembre. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Si j’étais Ségolène Royal, je crois que je ferais une analyse. Pas une psychanalyse, ça j’ai déjà donné, et ça c’est mal terminé. Mon psy s’est suicidé. Il s’est jeté sous une voiture électrique. Il n’en pouvait plus de mes monologues poitevins. Non, je vais faire une analyse sanguine. Je crois que les Cubains m’ont droguée. Depuis une semaine, je ne suis plus tout à fait moi-même, je roule sur les jantes, je ne dis que des énormités. Enfin, encore plus énormes qu’à l’ordinaire, des énormitudes. "Il n’y a aucun prisonnier politique à Cuba !"

Remarquez, ça, je l’ai lu dans le livre de François, Un Président ça ne devrait pas dire ça. Il dit aux journalistes: citez-moi un nom de prisonnier politique à Cuba, il n'y en a pas. N’empêche… Je sens que j’ai été droguée à mon insu… Je ne vois aucune autre explication à ma folle conduite. Ou alors ils m’ont versé du polonium 210 dans mon rhum ? Oh j’ai peur…

Cerveau pair, cerveau impair

Si j’étais Ségolène Royal, je chercherais à me comprendre… Ministre de l'Environnement, de l'Énergie et des Transports, en plein pic de pollution, normalement je me dois de réagir. J’en ai été incapable. "Bouge toi, Ségo !" je me disais. Mais non. J’étais comme tétanisée, pétrifiée, je ne pouvais ni bouger ni parler. Moi qui use tout le monde à parler et à bouger tout le temps… Là, c’est ma circulation sanguine qui était alternée. La partie paire de mon cerveau marchait un jour, l’impaire le lendemain…

D’où ma mise au point sur Cuba à l’Assemblée, qui a bien remis les choses en place : "Un pays comme Cuba qui reçoit quatre millions de touristes ne peut pas être une dictature !" Et la Tunisie de Ben Ali qui en recevait sept millions, et que je dénonçais à l’époque tout en y allant en vacances, à Djerba ? Ou alors, les Cubains m’ont maraboutée ? Après tout, ce sont de ténébreux adeptes de la Santeria, cette curieuse magie noire qui mélange christianisme et vaudou… Oh ça ne va pas du tout, moi…Et le pape François ? Quel rapport ? Pourquoi ai-je parlé de lui ?

Du Fidel dans la primaire de la gauche

Ah si, je sais ! C’est certainement à cause de François. Mon ex-compagnon de vie, de lutte et de route… Vous vous souvenez de lui, quand même ? François Hollande ! Et dire que c’est moi qui lui ai conseillé de ne pas de représenter. Ah, quelle erreur ! J’en tord mes mains de désespoir ! Lundi, il m’appelle, j’étais à Cuba, lui, il était seul dans son bureau à l’Elysée, il me dit : "J’fais quoi, chouchou ? J’y vais ou pas ?" Et je m’entend encore lui répondre : "N’y va pas !" Incompréhensible. J’étais folle. Sous l’emprise de quelque chose !

Résultat, le traître Valls est parti en campagne, et je vais être obligé de soutenir l’autre traître, Macron… A moins que je ne me présente à la primaire. J’ai jusqu’au 15 décembre, non ? Je peux conduire une liste castriste. Promettre du Robespierre ! Ça marchera. Les futurs électeurs de Mélenchon iront voter pour moi en douce, Jean-Luc leur fera passer le message.

En même temps, plus j’y pense, moins j’y vois mon intérêt… Ça va me griller pour le PNUD. En ce moment, je lorgne sur la direction du PNUD…Le Programme des Nations unies pour le développement. Un machin dans le machin, comme aurait dit de Gaulle. Antonio me l’a promis. Antonio, c’est le nouveau secrétaire général de l’ONU, un Portugais, mais avant il a été président de l’Internationale socialiste, ça crée des liens, on se tutoie… Il m’a dit : "Le PNUD, c’est le top pour une fin de carrière, imagine, t’es à New-York, tu somnoles avec ton casque dans des comités Théodule…" Faut qu’on arrête l’émission… Je crois que j’en ai trop dit. On pourra couper au montage ?

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