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Si j'étais... Martine Aubry

Lors de "l'université de l'engagement du PS" à Lomme dans le Nord, Martine Aubry a en quelque sorte épargné François Hollande. Ce qui n'est pas dans son habitude, il faut bien le dire.... Karl Zéro s'est donc mis à la place de la maire PS de Lille.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Martine Aubry à Lomme, dans le Nord, lors de l'Université de l'Engagement du PS. (DENIS CHARLET / AFP)

Si j’étais Martine Aubry, je me reposerais la question.Celle que je posais dans "Trop c’est trop !", ma sanguinolente tribune parue il y a sept mois dans Le Monde : "Que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsqu’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ?" 

Et la réponse, c’est François Hollande, bien sûr ! C’est en tout cas aujourd’hui ma réponse de femme de tête qu’un sondage donnait encore récemment comme "la personnalité qui incarne le mieux la gauche". Allez comprendre !

Après avoir, cinq ans durant, d’abord boudé, puis vomi, que dis-je conchié le quinquennat miteux du camarade François, ce "pervers pépère", cet usurpateur qui, à la faveur de la débandade inattendue de DSK, avait remporté sur moi la primaire socialiste de 2011 de sa courte tête de nœud, voici que maintenant je le soutiens ! Que je l’encense ! 

Le bilan de ce quiquennat : une grande braderie

Bon, c’est vrai, sur le chômage, on aurait pu faire mieux. Mais pour le reste, François a été gran-diose : la guerre au Mali, la lutte contre le terrorisme, la loi Travail, les aller-retours en scooter rue du Cirque, rien à dire... Le bilan est globalement plus que hyper-positif. Une grande braderie, quoi, et je sais de quoi je parle.

Donc, "l’affaiblissement durable de la gauche" que je prévoyais en février n’est plus en vue. Plus d’affaiblissement. Sauf peut-être celui de mon hémisphère gauche. Si j’étais Martine Aubry, cette volte-face aurait évidemment rincé les espoirs de tous mes petits amis frondeurs, qui continuaient à voir en moi "La Dame des 35 heures" chez qui ils comptaient se réfugier, comme Francis Cabrel le fait régulièrement chez "La Dame de Haute-Savoie" – mais pas pour les mêmes raisons. Que m’importe ! Ils sont jeunes, les Hamon et consort, ils se referont la cerise ! Il y aura d’autres congrès d’Epinal, de Rennes, de Reims. Tiens, le prochain se tiendra à Montoire, et on se serrera la main avec Macron !

Jacques Delorsfait sa tête de caillou...

Si j’étais Martine Aubry, je consulterais. Peut-être que c’est génétique après tout, cette faculté, cette impétuosité à toujours renoncer au dernier moment. Il doit bien exister un ponte à nœud pap quelque part. Un spécialiste de l’ADN qui mettra un nom sur cette maladie. Car c’est est une. Déjà, papa avait renoncé, en 1995. Mon papa, c’était Jacques Delors (je le dis pour les jeunes générations abyssalement incultes qui, zappant pour trouver Fun Radio, tombent sur moi).

C’était pas n’importe qui, Jacques Delors : c’était un des pères fondateurs de l’Europe, pas celle du Brexit et des migrants qu’on se refile comme des patates chaudes, non. Celle, grandiose, porteuse d’ un projet social qui irrigue le monde ! Celle qu’on n'a jamais vu. Eh bien papa, il était largement en tête de tous les sondages à la présidentielle de 1995 et là, pof, une mouche le pique, il laisse tomber : "Non j’y vais pas !"  "Allez Papa, fais pas le con ! Vas-y !" 

Rien à faire, il a fait sa tête de caillou et Chirac a été élu ! On est peu de choses, hein ! Si j’étais Martine Aubry, je sais ce que je ferais, parce que je vais bien me faire chier à soutenir Hollande les mois qui viennent. Je vais créer un club, un think tank, un machin comme ça. J’adore ça. En 1993, j’ai lancé la fondation Agir. En 2001, le club Réformer. En 2103 l'association Renaissance. Bilan : on a agi, on a réformé et on est re-nés. Alors ce coup-ci, j’ai déjà le nom, je vais lancer le club Mickey. 

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