Si j'étais... Manuel Valls
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de l'ancien Premier ministre, Manuel Valls.
Si j’étais Manuel Valls, je serais "un traître", je serais "celui qui a flingué Hollande"… Enfin, ça c’est le président Macron qui l’a dit, dans un documentaire diffusé sur TF1… Mais bon, ce sont des propos de campagne, pris sur le vif, certainement dans un moment de tension, d’exaspération, il ne les pensait pas et je les lui pardonne bien volontiers.
Car le président Macron est un type formidable pour lequel j’ai toujours eu beaucoup d’amitié, de considération, d’admiration même, et d’ailleurs j’ai voté pour lui dès le premier tour… Et si j’ai effectivement expliqué à François Hollande, en novembre dernier, qu’il avait fait son temps et que se représenter serait le combat de trop, c’était pourquoi ? Pour faciliter l’émergence d’une nouvelle génération, celle d’Emmanuel Macron… et de moi !
Bien sûr, j’ai participé à la primaire de gauche, mais ça c’était pour la galerie, c’était pas par gaieté de cœur croyez-moi, c’était pour occuper le chaland… Moi je n’y ai jamais cru à cette pantalonnade, je savais que cette consultation d’un parti "mort" ne pourrait déboucher que sur le succès d’un avorton de type Hamon ! Cette Belle Alliance populaire, je ne l’ai voulue et soutenue que pour démontrer aux militants la vacuité sidérale de notre corpus idéologique, et faire place nette à quelque chose de neuf… En marche !
Socialiste, moi ?
Dès lors, le président Macron, pour me remercier, ne peut qu’accéder à ma demande de retrouver mon siège de député d’Evry, sous l’étiquette majorité présidentielle de la République en marche.
Et puis, il s’en souvient parfaitement – ce n’est pas si vieux après tout – j’ai été un excellent Premier ministre de François Hollande, "compétent, loyal, et avec une expérience parlementaire"… Puisque le président Macron est clairement son fils spirituel, je ne vois pas pourquoi je ne récupérerais pas également mon poste à Matignon dès lundi prochain. Il va avoir besoin d’une équipe solide autour de lui, et il l’a répété, pas uniquement composée de socialistes… Ça tombe bien puisque je ne suis plus socialiste !
D’ailleurs… l’ai-je jamais été? Ceux qui me connaissent savent que non, enfin pas réellement, pas au fond de mon cœur, qui a toujours été infiniment plus libéral, plus responsable, ouvert aux réalités économiques de la mondialisation et de l’Europe ! D’ailleurs j’écoute quoi dans mon iPhone, quand j’ai un coup de mou ? L’hymne à la joie !
Oui, c’est la version du Muppets Show : elle me donne une de ces patates ! Elle pourrait très bien remplacer la Marseillaise, si datée, avec ces allusions horribles, type "sang impur"…
Si j’étais Manuel Valls, je serais donc loin d’être un traître, mais bien votre futur Premier ministre, de retour chez lui à Matignon très bientôt. C’est évidemment pour cette raison que le président Macron n’a pas encore voulu révéler mon nom à la presse, préférant faire fuiter ceux de mirages absurde, de vues de l’esprit, comme l’ex-balladurien Bayrou, le cacochyme Collomb, ou l’inconnu du Havre-Express, Edouard Philippe… Oui, j’incarne bien plus le renouvellement de la classe politique voulu par le président Macron que ces gens-là. Je vous laisse, j’attends son coup de fil d’une minute à l’autre.
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