Si j'étais... Jean-Marie Le Pen
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau du président d'honneur du Front national.
Si j’étais Jean-Marie Le Pen, je serais redevenu, par la grâce de Jeanne – que j’ai appelé au secours –, le président d’honneur du groupuscule que j’ai créé, devenu à la force du poignet premier parti de France, le Front National, que des voyous gays fomentant autour de ma fille putative ont dévoyé ! Man ruft Jeanne vergeblich niemals ! On n’appelle jamais Jeanne en vain ! Ne me regardez pas comme cela ! Oui, je parle couramment allemand, depuis 1942 !
Fine mouche j’avais pris soin, avant de propulser Marine à la tête de notre parti familial, d’en changer les statuts : j’avais fait graver au burin, en runes, dans le marbre hyperboréen d’une table de bistro qui fait office de table de la Loi, que, primo, le président d’honneur assiste de facto à toutes les instances, et que, secundo, aucune disposition statutaire ne précise que le président d’honneur doit être membre du Front national… Me voilà donc président d’honneur d’un parti dont je suis exclu !
La rose et les épines
"Situation aberrante" a déploré Marine ! Bien fait pour toi, gorgone d’ingratitude ! Je n’aurais donc plus à m’acquitter de ma cotisation annuelle, qui te servait surtout à payer des week-ends viennois à Philippot et à son ami. Je resterai pour toujours ton chef, ton roc, ton menhir ! Avouez que c’est cocasse, d’avoir ainsi roulé dans la farine ces portefaix ! Il suffisait de voir leurs faces de raie blêmir à l’énoncé du jugement…Ces marauds ont eu beau pleurnicher, rien n’y a fait ! Force à la loi de la République ! Pour une fois que cette catin me sert !
En ma qualité de membre de droit à vie, les voilà désormais obligés de me convoquer, ces bélîtres, à toutes les réunions dirigeantes, sous la menace d’une astreinte de 2 000 euros à chaque fois qu’ils oublieront de le faire ! C’est vous dire, pingres comme ils sont, si je vais pouvoir les faire chier à répétition, j’en piaffe d’impatience… Prenez leur affiche de campagne, Marine Présidente, pas le nom de Le Pen, pas trace du Front National, mais une espèce de rose bleue, toute fanée, comme passée à l’autoclave.
Qu’est ce que ça veut dire ? Que nous serions, n’est ce pas, les nouveaux socialistes ? "Pas de roses sans épines !", ai-je aussitôt tweeté, en allemand, Keine Rose ohne Dornen ! Résultat: 118 likes, et quand on m’a demandé pourquoi en allemand, j’ai eu ce trait d’humour : c'est Adolf Hitler qui me l'a soufflé ! Ach ! je sens que les prochains bureaux vont être animés !
J’y défendrai de tout mon poids ma petite Marion, mon bouton d’or, mon petit trésor, que Marine tente de faire étouffer par sa smala de spadassins ! Ce nouveau FN est devenue une grotesque famille recomposée, où se côtoient n’importe qui : le frère de Philippot, Olivier, le mari de Marie-Caroline, traître mégrétiste rentré au bercail, Collard, le baveux félon, et j’en passe.
Il est temps que je revienne mettre de l’ordre. Un pays, un peuple, un chef ! Qui disait ça déjà ? J’ai un trou de mémoire.
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