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Si j'étais... Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, doit présenter mercredi l'essentiel de son programme en vue de l'élection présidentielle de 2017. Karl Zéro se met dans la peau de l'ex-ministre du Redressement productif.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche en vue de l'élection présidentielle de 2017, en visite à la Camif à Niort, le 27 octobre 2016. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Si j’étais Arnaud Montebourg, je vous devrais quelques explications, à vous cher(e)s électrices et électeurs qui hésitaient encore à voter pour moi mais qui s’apprêtent à y renoncer, tant les médias me bombardent d’inepties, affirmant que j’accumule les bourdes.

Mais aussi à vous, chère Madame Synthèse (NDLR : Fabienne Sintès),  je devrais de plates excuses, puisque j’ai lamentablement zappé votre présence si charmante lors d’un débat récent sur la version télé de cette radio, tant l’émotion propre à cette passionnante primaire socialiste me taraude, et me bouleverse. 

Ma fille est la cause de tout !

Ce jour-là, il était vraiment très tôt, j’étais mal réveillé, car j’avais passé une nuit abominable - notre petite Jeanne, dont Aurélie (ndlr : Filippetti)  m’a fait le merveilleux cadeau il y'a déjà un an et demi, avait fait un cauchemar horrible : Benoit Hamon était élu !

Et, lors de cette interview, je dois reconnaître que je somnolais quelque peu.  Jean-Michel Aphatie, Guy Birenbaum et Gilles Bornstein (vos trois comparses) étaient si vociférants à mon encontre, sans raison aucune, car je suis un garçon formidable, que j’ai voulu les bâcher, les moucher, les réduire en miettes, en jouant de ma maestria légendaire qui me rappelle parfois Victor Hugo à son meilleur.

Et c’est bien entendu par déférence à votre égard, par galanterie même, chère Fabienne, que je n’ai pas souhaité vous associer à la bordée d’invectives que je leur ai vertement adressé. Convaincue ? J’espère ! Pardonné ? J’en rêve !

Le cas Guy Bedos

Maintenant, si j’étais Arnaud Montebourg, je me devrais de vous expliquer le grotesque couac médiatique que nous venons de vivre avec le comique d’obédience mitterrandienne Guy Bedos, qui affirme s’être retrouvé président de mon comité de soutien sans avoir compris ni pourquoi ni comment.

Il va même jusqu’à dire maintenant avoir finalement accepté ce poste honorifique pour "Ne pas me faire de peine"…Comme si c’était important pour moi ! Moi Bedos, j’en voulais pas, j’avais pensé à Polnareff. Mais à cette idée, il a fait une pseudo-embollie pulmonaire. J’allais me retourner vers François Chérèque. Mais bon. Bedos n’était que troisième sur la liste. Il était valide. Alors va pour Guy Bedos !

D’abord, sachez que Guy Bedos est un ami de longue date, puisque je le connais depuis le 12 décembre dernier, date de notre rencontre à Alger où nous avons des racines communes. Mais au-delà, Guy est indéniablement un monument français, un peu comme la marinière St James, le camembert Président ou le Vélosolex, et beaucoup de ceux qui veulent continuer à rire français lui font confiance. On en parle peu, mais le rire marocain, très en vogue aujourd’hui, vole évidemment du travail à bien des comiques français. Beaucoup, comme Jean Roucas par exemple, se contentent du RSA alors qu’ils sont très drôles, pendant que des Jamel et autres Gad Elmaleh se pavanent avec des bimbos en jets privés. 

Guy Bedos n'est plus tout jeune !

Guy Bedos m’a confié vouloir lutter contre ce fléau de l’invasion rampante du rire marocain, et j’ai immédiatement adhéré à cette lubie. Ce faisant, je pensais ainsi renforcer mon image cocardière, oubliant du même coup que Guy n’est plus tout à fait étanche. Entendons-nous : loin de moi l’idée de vous dire qu’il est gâteux, mais bon, Guy n’a plus toute sa tête, c’est l’évidence. Sinon, comment serait-il encore de gauche, quand même Renaud s’apprête à voter Fillon ?

Enfin, si j’étais Arnaud Montebourg, j’ajouterais que contrairement au titre racoleur du livre ignoble qui sort sur moi, je ne suis pas un  "Homme girouette" et que Mediapart ment en prétendant que je suis un ex-trentenaire rénovateur et prometteur transformé en quinqua aigri, périmé et revanchard. Bref, si j’étais Arnaud Montebourg, j’aurais hâte que tout ce cirque médisant s’achève pour retourner habiter chez Habitat.

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