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Si j'étais... Angela Merkel

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau d'Angela Merkel, chancelière allemande.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Angela Merkel, le 15 mars 2017. (PATRIK STOLLARZ / AFP)

Si j’étais Angela Merkel je me sentirais très, très seule au monde. Ce n’est plus une impression: l’ensemble de mes alter ego sont devenus complètement fous… J’ai beau chercher un responsable politique qui ait encore vaguement la tête sur les épaules, aujourd’hui, je n’en vois plus aucun. A part moi. Et encore. J’ai de ces semaines… A devenir dingue à mon tour. Aujourd’hui, je suis à Washington pour rencontre "The Donald", le psychopathe moumouté… Hier, j’ai reçu le frétillant candidat français Macron qui venait se faire adouber… Et demain, faudra encore que je subisse de nouveaux assauts d’Erdogan, ce furieux qui nous traite de nazis qui protègent le terrorisme !

L'euro, l'Europe, c'est l'Allemagne

En même temps, je ne vais pas non plus venir pleurer. Si j’étais Angela Merkel, cet incontestable leadership européen, je l’aurais désiré, et conquis à la force du poignet… J’en ai maté, depuis le temps… des Berlusconi aux mains baladeuses, des Tsipras qui te font le portefeuille, des Sarkozy libérateurs de Libye et autres Hollande va-t-en-guerre au gré des sondages… Aujourd’hui, pour tenir Poutine en respect et rappeler à Trump que l’Europe existe, y a plus que moi. C’est un fait, je n’en tire aucune gloire. Pour vous dire, si je n’étais pas intimement convaincue que l’Europe existe, que ce n’est pas un fantasme recuit, qui y croirait encore aujourd’hui ? Il n'y en n'aurait plus, d’Europe, c’est aussi simple que ça. L’euro c’est le deutschemark, l’Europe des 28, c’est l’Allemagne, point barre. Tous les autres, on fait avec, mais ce sont des traîne-patins, des gagne-petit qui dépensent beaucoup, des cancres près du radiateur. Ils sont incapables de respecter la moindre règle de vie en commun. La Maison commune, finalement… c’est une auberge espagnole tenue par nous, les Allemands.

Macron, c'est si "schön"

Si j’étais Angela Merkel, j’aurais donc accueilli hier, à la Chancellerie, avec les honneurs dus à son futur rang, le sémillant Macron. Il plaît bien chez nous, pour les mêmes raisons qu’en France : il ratisse très large. Les sociaux-démocrates le trouvent européen, les conservateurs réformateur et sérieux. Et tout le monde s’accorde, moi la première, sur son physique qui est comment dire… appétissant. On dit comme ça en français ? Schön ! Je ne lui ai rien promis du tout mais il est ressorti ra-vi, en disant qu’il m’avait trouvé "très ouverte à un couple franco-allemand encore plus fort." Ach ! Ces Français ! Tout de suite, les grands
mots !

Après ces zakouskis, si j’étais Angela Merkel, je devrais aujourd’hui dompter Trump, obtenir qu’il renonce formellement à nous lâcher, à se désengager de l’Otan pour faire alliance avec Poutine au-dessus de nous. Pour le séduire, j’ai une botte secrète : je vais lui révéler que nous sommes des cousins ! Eloignés, certes, mais cousins… Les grands-parents de Trump, côté paternel, étaient de purs Allemands. Grand-père Friedrich Trump a émigré aux Etats-Unis à 16 ans. Il a été barbier, puis restaurateur, avant de se ruer vers l’or ! Lorsque, fortune faite, il est revenu en Allemagne pour se marier avec la future grand-mère de Donald, on a découvert qu'il avait fui en Amérique pour ne pas faire son service militaire. Il a été déchu de la nationalité allemande. C’est pour ça que Trump est président des Etats-Unis, et pas chancelier d’Allemagne ! On a eu chaud !
Allez souhaitez moi bon courage !

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