Tour de France : "Il y a ceux qui sont au bord de la route, de plus en plus de jeunes notamment, et ceux qui visitent la France en hélicoptère devant leur télé", souligne Jean Viard
C'est le Tour de France cycliste qui recommence aujourd'hui. Cet événement est-il toujours aussi populaire, c'est la question qu'on se pose en ce week-end où nous ne pouvons pas parler de politique.
franceinfo : Le Tour, c'est toujours la même bouffée d'oxygène cette grande boucle ?
Jean Viard : Je crois qu’il y a deux choses. D'abord, il y a un nouveau public, c'est très net, aussi bien devant la télévision qu’au bord des routes, des 18/24 ans, sans doute, des gens qui l'ont regardé pendant le Covid, d'ailleurs, ça pose des problèmes de sécurité au bord des routes... Il y a un renouvellement très fort, notamment chez les jeunes. Et puis il y a toujours effectivement ces publics d'anciens. Et puis il y a deux Tours de France. Il y a ceux qui sont au bord de la route, qui s'intéressent vraiment au vélo et ceux qui visitent la France en hélicoptère, puisque le Tour de France, beaucoup plus de gens le regardent à la télévision.
La vision par la télévision, c'est une magnifique carte de France, on fait le tour des châteaux, des belles collines. C'est une France paradisiaque, on va dire apaisante. Et dans le contexte actuel, je pense que c'est absolument parfait. En plus, c'est une France nationale, même si on fait une petite sortie en Italie et qu'on finit à Nice. Nice, c'est accidentel, à cause des JO, on ne pouvait pas aller à Paris.
C'est aussi une façon de valoriser la France et je crois que c'est important non seulement dans le contexte actuel, mais aussi on n'a pas tellement de grandes cérémonies où la France est mise ainsi en valeur, et il n'y a pas tellement de concurrence, puisque ce sont des champions du monde entier qui s'affrontent. Donc au front, le territoire de France est très valorisé.
Le fait que la grande arrivée finale et le podium se passent à Nice hors de Paris, c'est peut-être tout de même l'occasion de faire contribuer à cette fête un public encore plus nombreux ?
Oui, en même temps, il n'y aura pas le public de Paris. C'est exceptionnel parce que le Tour arrivant le 21 juillet, on tombait juste au début des Jeux olympiques. Évidemment, le public niçois va être heureux, il va sortir, c'est très positif de toute façon. Mais les Champs-Elysées, probablement qu'on va y revenir parce que justement, le symbole du Tour de France, c'est le symbole de la nation, de la République, c'est-à-dire les Champs-Elysées, Paris.
On a beaucoup parlé, et ce n'est pas fini, des Jeux olympiques et paralympiques. Il y a l'Euro aussi. Au milieu de tout ça, il y a le Tour de France. C'est un rendez-vous que les gens attendent, un rendez-vous important pour s'oxygéner un peu l'esprit ?
Les Tours de France, c'est le début des vacances. Quand le Tour commence, on sait que l'année est finie, on en parle dans toutes les télés, toutes les radios. Donc pour moi c'est d'abord un marqueur de temps. Et puis, c'est la grande victoire du courage populaire, c’est-à-dire des gens qui viennent de régions de montagne où ils ont monté des côtes toute leur jeunesse ou des ouvriers du Nord, ça valorise l'effort, une certaine souffrance pour avoir du résultat. Et ça a quelque chose à la fois d'héroïque d'une certaine façon.
Cette bagarre de l'homme avec lui-même, ceux qui finissent devant, et le courage de ceux qui sont derrière, des soutiers qui sont là que pour faire l'aide aux patrons. Et dans les étapes les plus dures, c'est ceux qui souffrent le plus, parce qu'ils sont moins forts. Et il faut penser à tout ça, Le dernier chaînon. Et puis devant l'héroïsme du gagnant, et c'est quand même des belles valeurs.
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