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Épisode de gel : les agriculteurs doivent "diminuer leur risque aléatoire face au climat"

Avec le sociologue Jean Viard, "Question de société" évoque cette semaine la vulnérabilité du monde agricole alors que les agriculteurs sont affectés par un nouvel épisode de gel.

Article rédigé par franceinfo - Jean Viard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (SEBASTIEN LAPEYRERE / MAXPPP)

Les arboriculteurs ont été affectés par un nouvel épisode de gel lors du week-end des 2 et 3 avril. Un risque réel de faillite pèse sur cette filière. "Questions de société" revient cette semaine sur la vulnérabilité du monde agricole.

franceinfo : Comment analysez-vous la fragilité du monde agricole ?

Jean Viard : On rentre dans une civilisation écologique et numérique. Elle sera à la fois de plus en plus avec la nature, y compris parce que c'est la nature qui va nous produire l'énergie. Vous allez bientôt voir dans des champs des tracteurs sans chauffeur branchés à l'électricité, qui vont désherber, creuser entre les pieds, etc.

Les agriculteurs sont vulnérables face à la météo...

Oui et cette vulnérabilité est supérieure dans l'agriculture biologique. Pour le dire simplement, un des grands enjeux de l'utilisation de la chimie, c'est au fond de diminuer le risque aléatoire du climat. Quand vous revenez à des techniques plus saines, une année sur sur quatre, vous n'avez pas de revenus. Si les paysans sont passés à la chimie et à la technologie depuis cinquante ans, c'est pour nous nourrir. Le problème est qu'il faut en sortir mais il faut le faire en tenant compte d'abord de la compétence des gens de la Terre et des problèmes économiques qu'ils ont, parce qu'il faut bouleverser leur système d'exploitation, parce qu'il y a des outils différents. 

Quel message voulez-vous passer aux agriculteurs ?

On est à ce moment de bascule et je crois que les paysans sont souvent malheureux. Ils ont tout le temps l'impression qu'on les agresse (...) Je leur dis 'Soyez écologique vous même, défendez un modèle rural bâti sur la nature à réinventer et ne vous laissez pas tout le temps critiquer. On a les moyens. Il faut former les hommes. Il faut investir dans les mutations, mais ce n'est pas insurmontable.'

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