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Université : il faut sauver le soldat "licence"

Actualité marquée depuis hier par la tenue des Assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche à Paris, au Collège de France. Et parmi les 121 propositions débattues, l'une d'entre elles a d'ores et déjà reçu le soutien de la ministre, Geneviève Fioraso : réformer la licence universitaire.
Article rédigé par franceinfo
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On en parle avec Martin Andler. Il est professeur à l'université Versailles Saint-Quentin, et corédacteur d'une note de la Fondation Terra Nova qui plaidait en ce sens...

Les 121 propositions débattues au cours des Assises.

Le résumé de la note de Terra Nova :

 

"Les Assises de l'enseignement supérieur
et de la recherche sont l'occasion de retrouver une vision globale et
partagée de notre système d'enseignement supérieur et de recherche
(ESR). Cette note se centre sur deux questions : la structuration de
l'ESR et la réussite étudiante.
 
Les objectifs généraux de la future loi sur l'ESR . La loi
doit énoncer les principes généraux en confirmant et approfondissant
l'autonomie des universités. Il faut qu'elle règle mieux : 1. les
rapports des établissements avec leurs tutelles, 2. leur mode
d'évaluation, 3. leurs formes de gouvernement interne qui doivent
équilibrer les pouvoirs en faisant place à la collégialité. Le principe
d'autonomie implique que la loi ne fixe pas l'organisation des
universités dans le détail et de manière uniforme.
 
Mettre les universités au centre du système suppose qu'elles
s'incarnent en des structures fortes, légitimes et bien identifiées. Il
faut simplifier le système, en favorisant un modèle d'institutions
pluridisciplinaires intégrant enseignement et recherche.
 
Accueillir tous les étudiants en licence, mais dans des parcours
différenciés
en fonction de la diversité des projets et des
potentiels individuels de formation. C'est aux universités de s'adapter à
la réalité des publics qu'elles accueillent en offrant à tous des
parcours de réussite adaptés, en même temps que des cursus véritablement
attrayants pour les meilleurs étudiants.
 
Revenir à l'ambition initiale du système LMD d'organisation
modulaire des formations - les unités capitalisables - ce qui permet la
différenciation des parcours et laisse aux étudiants, sur la base du
contrat pédagogique, une liberté de choix des matières et des rythmes,
en fonction de leurs intérêts et de leur disponibilité, permettant à
tous d'atteindre le même niveau licence avec des durées variables.
 
Un " new deal " universités-IUT. Les DUT, qui sont de
facto la première partie d'études longues, doivent s'insérer dans une
conception globale de l'offre de formation des universités dont ils font
partie. Ce " new deal " doit permettre aux IUT et à leurs équipes
d'apporter à leurs universités l'étendue de leur compétence, sans être
confinés aux DUT et licences professionnelles.
 
Pour des " graduate schools " rassemblant masters et formations
doctorales.
En s'appuyant sur leurs forces de recherche et sur des
compétences professionnelles extérieures, les universités doivent
proposer des masters attrayants et des doctorats reconnus par les
entreprises. Cela suppose : 1. que les cursus de master soient organisés
de manière cohérente en deux ans, rompant avec la survivance de
l'organisation maîtrise + DEA ou DESS, et donc que les universités
puissent recruter librement leurs étudiants dès l'entrée en master, dans
le cadre d'un objectif de croissance significative des diplômés à ce
niveau ; 2. que les formations doctorales incluent l'acquisition et le
développement de compétences allant au-delà du seul domaine de la thèse.
 
Pour une université de la formation tout au long de la vie. Une
université qui déploierait une offre de formation pleinement modulaire
et qui généraliserait la mise en œuvre de contrats pédagogiques
individualisés serait en mesure d'assumer pleinement la mission de
formation tout au long de la vie.
 
Pour un " Grenelle " de l'insertion professionnelle et
des relations entre l'Université et la société.
Que ce soit en
formation initiale ou continue, les parcours de formation devraient
comprendre des séquences de professionnalisation, en fonction des
objectifs d'insertion visés et des niveaux concernés. Mais pour
améliorer l'insertion professionnelle des étudiants à tous les niveaux
(de la licence au doctorat), il faut que soit lancée le plus rapidement
possible, sans faux procès, une véritable négociation d'ensemble entre
les professions (secteur privé, secteur public, Etat, collectivités) et
l'Université." Lire la note dans son intégralité.L'intro d'une note de Martin Andler intitulée Sauver la licence sur le blog de Jean-François Méla :"Lutter contre l'échec en licence était une priorité
affirmée du candidat François Hollande. Et qui pourrait être contre la
volonté de mettre fin au gâchis que représentent ces masses d'étudiants
commençant des licences universitaires et qui se découragent, renoncent,
ou échouent aux examens ? Mais ce problème, dont Hollande n'est certes
pas le premier à se saisir, sans être un faux problème, ne serait pas
bien analysé si on se limitait à le poser en termes d'organisation
pédagogique ou de condition de vie des étudiants. Car il est avant tout
lié à un problème d'orientation

On a souvent une représentation fausse de la place des
licences." Lire la suite de la note.

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