Etudiants : traduisez vos CV pour l'international
Un billet publié
sur le site Freakonometrics et signé Arthur Charpentier, un
enseignant-chercheur en mathématiques de l'UQàM, l'université du Québec à Montréal, a retenu mon attention ce mardi...
Auparavant
il a enseigné en France...
Oui, notamment
à l'Ensae, à Polytechnique et à Rennes 1. Résultat, c'est lui qui hérite des CV
des candidats français. Problème, explique-t-il, "sous prétexte
que les Québécois parlent le français, beaucoup d'étudiants nous envoient des
CV en français, malheureusement dans une langue qui ne parle qu'aux français
(de France)." Ce qui donne des dialogues savoureux avec ses collègues, je
vous en donne lecture :
Oui, l'auteur précise qu'il en prend
généralement pour une longue discussion sur les écoles, ou la variété
d'écoles, "ce qui embrouille tout le monde, dit-il, car toutes les écoles
ont des noms proches, et qui fait que personne n'y comprend rien ".
Et puis ça enchaîne sur la logique même des parcours, avec une question du néophyte :
Explication : quand tout
se passe bien, à Montréal, quand un étudiant est inscrit en maîtrise, il suit
son directeur pendant les deux ans, ce dernier en contrepartie le finance.
Beaucoup
de choses dans cet échange. Il y a d'abord la question de la lisibilité de
notre système...
Oui. Avec plusieurs
obstacles. Le premier touche les Européens en général. Le système LMD est
différent du système anglosaxon, qui domine par ailleurs, et où la césure se
fait après quatre ans et l'obtention d'un bachelor. On raisonne undergraduate et graduate
studies .
Deuxième obstacle : le distingo université-grandes
écoles. On est loin de l'époque où Anglais et Allemands confondaient notre
prestigieuse école polytechnique avec les Polytechnics ou les Polytechnicum ,
qui s'apparenteraient plutôt à des Dut chez nous. Mais la complexité du système
français reste un obstacle.
Et
cela suffit à diminuer les chances des étudiants français à l'étranger ?
Non. Arthur
Charpentier le dit : "Les étudiants français sont souvent bons,
mais ils sont incroyablement mauvais pour se vendre ! Je ne peux que conseiller
aux étudiants de tenter de postuler pour faire des césures, des stages, des
semestres à l'étranger ! Mais il faut comprendre que personne ne comprend rien
à vos CV ! "
Des
pistes pour s'améliorer ?
Il y a des
modèles sur internet, les liens sont sur franceinfo.fr, rubrique Question
d'éducation . Vous apprendrez par exemple que pour un job aux Etats-Unis, il existe des
lois antidiscriminatoires qui interdisent de sélectionner les candidats sur les
critères suivants : âge, sexe ou situation familiale. Ne les mentionnez donc
pas dans votre CV.
Pour les mêmes raisons, ne joignez pas de photo. Plein
d'autres conseils sur internet, histoire d'optimiser ses chances et d'arrêter
d'énerver Arthur Charpentier – sa patience est à bout !
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